Francorchamps se met au vert

La Région wallonne ambitionne de faire du circuit et de ses abords une référence en matière de nouvelles technologies. Les stagiaires du Campus automobile, implanté en bordure de piste, s’orientent déjà vers la préparation de véhicules hybrides ou électriques.

formation sur du vrai matériel « , s’enorgueillit Georges Biar, directeur commercial du Campus Automobile de Spa-Francorchamps. La voiture, active ces deux dernières saisons en BTCS, le championnat de Belgique des voitures de tourisme, a notamment remporté les 12 heures de Spa en 2011.

 » Nous avons des accords avec des importateurs, comme Volvo ou d’Ieteren : ils nous fournissent l’équipement, voitures ou motos, nous les entretenons ou nous les transformons en machines de course, explique-t-il. C’est un partenariat public-privé, chacun y trouve son compte. La confiance des importateurs et de pilotes comme Stéphane Mertens ou Eric van de Poele démontre la qualité de notre travail. « 

Le Campus automobile de Spa-Francorchamps, centre de compétence wallon, ne cesse de se développer. En 2011, 350 stagiaires y ont été formés, 98 000 heures de cours et 17 000 heures de stage y ont été prestées. Des demandeurs d’emploi, des travailleurs ou des étudiants, désireux de se spécialiser dans la mécanique de base ou de compétition, d’apprendre les spécificités de la soudure ou des matériaux composites.

Lotus au gaz, buggy électrique

Le campus, né en 2005 au milieu du circuit, est le fruit d’une collaboration entre le Forem, l’Université de Liège, l’université d’Aachen en Allemagne (Institut für Kraftfahrwesen Aachen), Agoria (Fédération de l’industrie technologique en Belgique) et le Circuit de Spa-Francorchamps. Et de plus en plus, il oriente son enseignement vers les technologies propres de motorisation. Après les formations en technologies du sport et de l’industrie, un troisième pôle a d’ailleurs fait son apparition en 2008 : les écotechnologies.

 » Nous nous dirigeons clairement dans cette direction, confirme Georges Biar. Par exemple, nous avons récupéré une vielle Lotus, accidentée et cramée. Nous avons remplacé le moteur thermique par un moteur au gaz naturel, de manière à créer un véhicule différent, plus sympa.  » Dans les ateliers, les buggies et karts électriques côtoient les scooters au biocarburant.

 » Les responsables du circuit sont particulièrement intéressés par le développement de nos activités concernant les véhicules hybrides ou électriques, confie Georges Biar. Ils savent que c’est l’une des voies à explorer pour l’avenir.  » Campus et circuit sont partenaires : les stagiaires profitent d’un accès régulier à la piste pour leurs activités de recherche, de développement et de formation.

Une  » super-station  » de recharge

Les projets du centre de compétences s’inscrivent directement dans les conclusions du groupe de travail  » moteurs propres  » mis en place par le gouvernement régional en 2010, qui souhaite faire de Francorchamps une  » référence mondiale en terme de technologies automobiles « . Concrètement, il propose de développer des installations et modes de fonctionnement plus respectueux de l’environnement autour de l’activité du circuit. Il s’agirait notamment d’équiper le site d’une infrastructure permettant à tous types de technologies de propulsion d’être testés et rechargés sur place. En clair : construire une  » super-station  » de recharge au bord de la piste, sous doute sur le site même du campus, permettant de faire le plein d’électricité, d’hydrogène ou de gaz naturel.

Dans la même logique, certaines compétitions font désormais la part belle aux énergies alternatives. Une première course à zéro émission d’envergure internationale a été organisée en juillet dernier à Francorchamps : une manche du TTXGP (Time Trial Xtreme Grand Prix). Les stagiaires y ont même aligné une moto Yamaha R6 équipée d’un moteur électrique.

Autre nouveauté : les premières Alternative Energy Boucles de Spa se tiendront les 8 et 9 septembre, rassemblant des véhicules respectueux de l’environnement. A l’écart du circuit cette fois, mais toujours dans le même esprit.

ANNE-CATHERINE DE BAST

Les technologies propres pour un centre de compétence wallon

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