Il existe des skis de toutes les dimensions et de tous les poids. © BENJAMIN HALL

Faut-il un rocker ou un camber ?

Pour quels skis, quelles chaussures et quel snowboard opter ? À quoi faut-il se montrer attentif ? Quelques astuces pour effectuer les bons choix.

SKIS

Terminologie, techniques et millimètres

Vous avez regardé des milliers de skis sur les pistes et dans les magasins, vous avez consulté des tas de brochures et de sites mais, devant une telle profusion, les arbres cachent la forêt. Face aux divers types, modèles et dimensions, face aux rockers et aux cambers, aux rayons, patinsetligne de cotes… se lancer dans une telle recherche est loin d’être évident.

Sans entrer dans les détails, il est clair qu’il existe toute une série de styles de skis différents. Le mieux est de choisir une catégorie déterminée en fonction de votre propre style et de décider, préalablement, où se dirige votre préférence.

Dès lors, il faudra déterminer la longueur de vos skis. Il n’existait autrefois que des skis longs mais, avec l’arrivée des skis paraboliques (carving), les skis plus courts sont devenus populaires, rendant ce sport plus facile. Des skis plus courts permettent en effet de prendre plus aisément des virages et d’adopter un style plus décontracté. Des skis plus longs offrent par contre l’avantage d’être plus stables et d’offrir une meilleure flottabilité, qualités non négligeables dans la poudreuse.

En plus de la longueur, la largeur des skis a aussi son importance. La largeur de l’ensemble du ski se nomme la ligne de cotes et s’exprime en trois tailles calculées en millimètres, de la pointe (ou spatule) du ski à sa largeur sous le pied (ou patin) jusqu’à son extrémité. La ligne de cotes d’un ski détermine son comportement sur la neige et est responsable de son rayon, à savoir le cercle imaginaire qu’il fait lorsqu’on le pose sur sa carre. Un ski avec un petit rayon effectue des virages plus serrés. Enfin, le patin a son importance. Un ski étroit convient plus à un usage sur pistes qu’un ski large.

Il vous suffit de combiner tous ces termes pour avoir une meilleure image du monde merveilleux du ski. Un ski à rayon court est globalement plus étroit et est donc plus approprié sur les pistes. Un ski plus large a un plus grand rayon et se montrera plus à l’aise dans de la poudreuse, mais il lui sera un peu plus difficile de progresser sur ses carres.

Deux autres termes pour conclure. Le cambre (camber) désigne la tension du ski : seules les faces avant et arrière du ski touchent le sol. Son contraire est le rocker (appelé aussi cambre inversé) : seule la partie du milieu du ski est en contact avec le sol. Les skis camber sont les plus traditionnels. Les rockers s’adressent plus aux amateurs de freeride et de freestyle.

Quel type de skieur êtes-vous ?

Si vous êtes un fan de vitesse ne rêvant que de virages parfaitement dessinés sur des pistes soigneusement préparées, c’est le ski de piste qui vous convient. Il est conçu selon la technologie traditionnelle du camber et a, sous le pied, une largeur de 65 à 70 mm. Selon votre niveau, vous achèterez ces skis à une longueur inférieure à votre taille.

Si la piste est incontestablement votre tasse de thé, mais s’il vous arrive d’être tenté par une incursion en hors-piste, vous faites partie de la catégorie all mountain. C’est dans cette catégorie que la plupart des skieurs se sentent le plus à l’aise. Ici, on opère une distinction entre les all mountain-piste et les all mountain-freeride. Cette catégorie recourt à la technologie rocker. Les skis destinés à la piste ont une largeur de 70 à 80 mm sous le pied alors qu’elle est plutôt de 90 mm pour le freeride. Ces skis se prennent de la même longueur environ que le corps.

Les amateurs de poudreuse qui ont horreur des pistes trouveront leur bonheur dans la catégorie freeride. La technique du rocker est courante, son rayon est de l’ordre de 20 m et les skis ont au moins 95 mm de large sous le pied.

Le freestyler qui passe son temps dans le parc à neige, dans les half-pipes, sur les rampes et les rails le fera sur des twintips avec la technologie rocker et 70 à 90 mm environ de largeur sous le pied.

CHAUSSURES DE SKI

Coulées comme des pantoufles

L’achat de chaussures de ski s’avère encore plus compliqué que celui des skis. Nombreux sont les skieurs se plaignant de pieds douloureux. Heureusement, les chaussures sont de plus en plus confortables et il existe à présent diverses techniques de fabrication pour épouser à merveille vos pieds. Vos chaussures sont de la plus haute importance. C’est votre seul contact avec vos skis, transmettant directement les mouvements à la neige. Si vous n’avez pas de bonnes chaussures, le risque de blessures est réel. Sans compter un style peu flatteur…

Une chaussure de ski se compose de trois parties : la coque extérieure, le chausson intérieur et les boucles avec leur bande auto-agrippante en guise de fermeture. La coque extérieure se présente comme une enveloppe imperméable en matière synthétique qui assure rigidité et protection. Elle peut varier en termes de rigidité et d’épaisseur. C’est ce que l’on appelle son flex. Plus le flex est élevé, plus la chaussure est rigide et plus elle convient à des skieurs expérimentés. Le chausson intérieur tient les pieds au chaud et garantit votre contrôle et votre confort. En général, on vous laisse le choix : un chausson intérieur plus fin procurant plus de contrôle mais moins de confort, ou l’inverse. Les skieurs débutants choisissent souvent le confort plutôt que le contrôle. La fermeture des chaussures se fait par un système de boucles et de bandes auto-agrippantes. La fermeture la plus courante est constituée de deux boucles sur les cous-de-pied et deux autour des tibias. Sur le dessus, on ferme la chaussure avec une solide bande auto-agrippante. La forme désigne la largeur de la chaussure. Les chaussures de ski destinées aux amateurs de vitesse ont une forme plus étroite qu’une chaussure confortable. Un système de vis de réglage permet d’adapter la forme.

Réglage des chaussures

Vos chaussures de ski doivent être choisies à la bonne pointure et surtout pas trop grandes. Les chaussons intérieurs assurent votre confort et votre contrôle. La façon la plus simple d’ajuster vos chaussons intérieurs à vos pieds est de recourir à une mousse en polyuréthane à mémoire de forme qui s’adapte parfaitement au pied et à lui seul. Cependant, on fait de plus en plus souvent appel à des systèmes dans lesquels le chausson intérieur est chauffé, ce qui ramollit la chaussure. On enfile ensuite la chaussure pendant quelques minutes, elle se refroidit et se moule sur le pied. La plupart des fabricants de chaussures de ski ont adopté cette technique. Une étape supplémentaire consiste à chauffer la coque extérieure ou à adapter la forme.

Des chaussures de ski adaptées en tous points à la configuration de vos pieds ne sont plus une utopie. Des fabricants de chaussures comme Strolz à Lech (Autriche), Stoked à Zermatt (Suisse) ou, plus près de nous, Sportina à Erpe-Mere (Flandre- Orientale) produisent des chaussures de ski sur mesure. Dans ce cas, on ne tient pas seulement compte du niveau et du style du skieur mais aussi des spécificités précises de chaque pied. Une chaussure de ski personnalisée qui ne serre plus jamais, ne fait pas mal et offre un contrôle parfait de ses skis : un rêve !

SNOWBOARD

Le monde merveilleux de la planche

Comme en matière de ski, adoptons un jargon particulier lors de l’achat d’un snowboard. Rocker, camber, flex, goofy, regular, core, nose, tail… pour n’en citer que quelques-uns. Il existe des snowboards de toutes les formes et de toutes les tailles. Si vous êtes novice, vous avez toutes les chances de vous perdre parmi ces termes et caractéristiques. Nous vous proposons de faire le point sur ce qui importe le plus lors de l’achat de votre première planche.

Les termes rocker et camber se retrouvent dans le monde du snowboard comme dans celui du ski. Et la longueur, la largeur et le flex d’un snowboard importent également lors du choix. La longueur de la planche dépend surtout de votre poids et de votre taille. Si vous surfez surtout sur des pistes et dans des parcs à neige, votre planche peut être plus courte. Si par contre vous surfez souvent sur de la poudreuse, optez pour une planche plus longue. C’est surtout la largeur de la planche qui importe selon votre pointure : si vous avez une grande pointure (45 et plus), vous opterez pour une planche  » wide «  car, sur une planche normale, vous risqueriez de voir vos orteils et vos talons mordre la neige lorsque vous tournez. Le flex est la rigidité d’une planche. Plus la planche est raide (ou plus sa valeur flex est grande), plus elle sera stable à grande vitesse et dans les virages. Mais ne vous y trompez pas : si vous êtes un surfeur débutant, mieux vaut avoir une planche moins raide, plus indulgente, qui ne vous fera pas payer cash la moindre faute. La plupart des planches sont directionnelles, ce qui signifie que la face avant (nose) est plus large que l’arrière (tail). Une planche directionnelle est plus stable et accroche moins dans les virages. Les freestylers ont une twin tip, à savoir une planche où on ne ressent pas de différence entre l’avant et l’arrière.

Une prolifération de rockers et de cambers

Dans les snowboards plus encore que dans les skis, on jongle comme rien avec les rockers et les cambers. Les fabricants mélangent du rocker et du camber en plusieurs endroits d’une seule et même planche. Une planche acquiert un comportement sensiblement différent en fonction de la tension que l’on y incorpore. Si elle est typiquement conçue pour la poudreuse, par exemple, elle aura plus de rocker à l’avant. De ce fait, la planche reste plus facilement sur la surface de la neige. À la hauteur des fixations, et quelquefois à l’arrière, on ajoute un camber pour améliorer la stabilité.

Grossièrement schématisé, il existe trois types de planches : all mountain, freeride et freestyle. La planche all mountain est en quelque sorte un snowboard universel. On peut très bien l’utiliser sur des pistes, la poudreuse ne lui pose pas de problèmes et un terrain aménagé pour le freestyle lui convient également. Ces planches ne sont pas très raides et s’avèrent faciles à utiliser. Les planches freeride sont directionnelles, plus raides et plus longues. Elles ne conviennent pas aux débutants. Il existe actuellement sur le marché des planches plus courtes, typiquement destinées à la poudreuse. Celles-ci ont un nez très large et un arrière court qui permet véritablement de planer sur la neige. Les planches freestyle sont souvent un peu plus courtes, entièrement rocker, de type twin tip et pas très raides.

TEXTE: JURGEN GROENWALS

Des chaussures de skis adaptées en tout point à la configuration de vos pieds ne sont plus une utopie.

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