Eviter les pièges de la Toile

Publicités intempestives, diffamations, flicage… Des solutions existent pour limiter les intrusions indésirables et les mauvaises surprises.

Surfer sans risque sur les réseaux sociaux

– Respecter un principe de base : réfléchir avant de poster quoi que ce soit et où que ce soit sur le Net :  » Je ne mets sur Facebook que des choses anodines ou professionnelles, témoigne Raphaël Labbé, fondateur du site culturel Ulike. Ma vie intime, je la réserve pour le télé-phone et les rencontres non virtuelles. Je ne suis pas ami avec ma copine sur Facebook, par exemple. « 

– Bien paramétrer son profil : pour éviter que des étrangers, des sites commerciaux ou de futurs employeurs puissent avoir accès à son profil, il est nécessaire de modifier les paramètres de confidentialité de sa page. Et de restreindre les accès à quelques personnes choisies. Pour s’en sortir, une seule solution : regarder de près les paramètres de confidentialité du compte. Un tableau permet de régler l’accès aux photos, aux statuts, aux pages dont vous êtes fanà Mais pour que Google ne trouve plus votre profil sur Facebook, il vous faudra cliquer sur les petits caractères  » Modifier vos paramètres pour les applications, les jeux et les sites Web « . Ce n’est que là que vous trouverez le bouton  » Recherche publique « , qui permettra de faire disparaître votre page Facebook des moteurs de recherche. Et si vous souhaitez que le géant des réseaux sociaux n’utilise plus votre nom pour ses publicités, il vous faudra fouiller dans les paramètres du compte. Là, l’onglet  » Publicité Facebook  » vous permettra de vous désinscrire.

– Aller sur un réseau social entièrement  » protégé  » : le site Diaspora, par exemple. Ce type de réseaux n’utilise pas de serveur centralisé gérant les connexions, comme c’est le cas sur Facebook. Il fonctionne en mettant en contact les ordinateurs entre eux. Deux  » amis  » peuvent ainsi partager leurs informations et leurs contenus de façon privée, et en utilisant une technique de cryptage.

Gérer son identité numérique

– Installer une alerte  » Google  » sur son nom : ce procédé permet de savoir ce que l’on dit sur une personne et de réaliser un suivi. En revanche, les photos déposées sur Facebook n’apparaissent pas dans ces alertes. Plus simplement, une recherche occasionnelle sur Google permet de savoir ce que l’on dit de vous.

– Contre-attaquer : publier beaucoup sur les réseaux sociaux ou les blogs, de façon que son nom soit associé à des éléments valorisants et intéressants. Une manière de noyer les informations fausses ou nuisibles.

– Faire appel à une société de  » nettoyage  » des données sur le Net : moyennant rémunération (à partir de 9,90 euros par mois), ces sociétés font de la veille et proposent la suppression d’informations pouvant être nuisibles. Ces acteurs – nouvellement apparus sur le marché – sont davantage en mesure de faire pression sur les hébergeurs de contenus qu’un simple particulier. Des entreprises peuvent également faire appel à ce type de services pour défendre leurs marques attaquées sur des forums de discussion ou des réseaux sociaux.

Limiter les intrusions commerciales

– Vider la jarre à cookies : il faut se rendre dans le menu  » outils « , puis  » options  » de son navigateur Internet. Et cliquer sur la case  » supprimer « . Plus radical : quasi tous les navigateurs Internet (Explorer, Firefox, Safari, Chrome, etc.) proposent d’empêcher l’enregistrement de certaines informations sur l’ordinateur qui permettent normalement de tracer l’utilisateur. Dans le menu  » outils  » il est possible d’activer  » navigation privée « . Cette option empêche non seulement les sites visités de déposer des cookies sur l’ordinateur, mais aussi d’enregistrer toutes les recherches effectuées par l’internaute, ou les sites visités. Il faut toutefois savoir que, sans cookies, la navigation sur Internet peut rapidement virer au cauchemar. Les cookies sont la mémoire des voyages sur la Toile. Ce sont eux qui permettent d’afficher plus rapidement une page déjà visitée et qui se souviennent des mots de passe pour ne pas avoir à se reconnecter sans arrêt sur chaque siteà

– Utiliser un bloqueur de publicités : il est téléchargeable gratuitement en tapant  » bloqueur de pub  » sur Google. Le système se contente de masquer les bannières. Il évite donc d’être constamment dérangé, mais il n’empêchera pas les cookies de récupérer vos données de navigation.

Pour les  » pros  » : masquer son adresse Internet

– Utiliser des logiciels tels que IP Anonymizer : ils connectent les internautes à des serveurs intermédiaires qui masquent l’adresse Internet, dite  » IP « , de l’usager, en en créant une seconde, située dans un autre pays, au fin fond de la Papouasie, par exempleà

– Autre solution, plus pointue : recourir au système Virtual Private Network (VPN), utilisé par les pirates du téléchargement. Ces réseaux privés virtuels permettent de cacher l’adresse IP en téléchargeant le logiciel en question qui crypte les données. Cette technique a supplanté les logiciels de brouillage classiques, comme Tor. Grâce à ces derniers, chaque action effectuée sur Internet – publication de messages, de photos, etc. – passe par de multiples relais partout dans le monde.

A noter : ces  » ficelles  » ne sont évidemment à recommander qu’à usage licite et privé. Ceux qui voudraient les utiliser pour télécharger illégalement des contenus sont sûrs de se faire pincer par les autorités policières des Etats, qui savent parfaitement les repérer et les contourner.

à lire

La Démocratie Internet, par Dominique Cardon. Seuil (à paraître en septembre).

Le Journalisme après Internet, par Yannick Estienne. L’Harmattan.

L’Information et le renseignement par Internet, par Laurence Ifrah. PUF.

Sous surveillance ! Démêler le mythe de la réalité, par Françoise de Blomac

et Thierry Rousselin. Les Carnets de l’info.

Surveillance globale. Enquête

sur les nouvelles formes de contrôle, par Eric Sadin. Flammarion.

Web 2.0 et au-delà, par David Fayon. Economica.

Histoire de la vie privée, par Antoine Prost. Seuil.

M.-A. P. et E. Pa, avec C. C.

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