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Et si… on devenait tous végétariens ?

Avec des  » si « , on pourrait refaire le monde. Refaisons-le !

Adieu les hamburgers, les steaks et les moules-frites, et bienvenue dans un monde sans protéines animales. Pour mesurer l’ampleur du phénomène, il faut se référer aux chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Chaque année, 65 milliards d’animaux terrestres et environ mille milliards de poissons sont tués à des fins alimentaires, qui seraient dès lors épargnés. Mais nourris, logés (et pas vraiment blanchis) par l’homme, ils se retrouveraient, si on les relâchait, livrés à eux-mêmes dans la nature et ne survivraient pas tous.

D’un autre côté, l’élevage à telle échelle a d’énormes conséquences sur la déforestation, la consommation d’eau et le réchauffement climatique. Ainsi, la FAO estime que 70 % de la surface agricole de la planète est utilisée soit pour le pâturage, soit pour la production de céréales destinées à nourrir le bétail. Et l’agriculture serait responsable de 70 % de la déforestation, notamment au Brésil, où se trouve l’un des plus importants cheptels de bovins. En abolissant l’élevage de masse, des prairies et des forêts pourraient donc être réhabilitées, permettant de capter plus de CO2 et d’offrir plus d’espace à la biodiversité – même si, longtemps piétinés par le bétail, certains pâturages pourraient s’avérer infertiles.

Mais devenir végétarien, c’est aussi économiser des quantités astronomiques d’eau, sachant que 13 500 litres sont nécessaires à la production d’un kilo de boeuf, 4 600 pour le porc et 4 100 pour le poulet. A quantités égales, la culture de céréales, quant à elle, en requiert nettement moins : 1 400 litres pour le riz, 1 200 pour le blé et 700 pour le maïs. Mais sur le plan du réchauffement climatique, l’élevage de bétail n’est pas sans conséquences non plus. A lui seul, il représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, et est responsable de 50 % des émissions de méthane et de protoxyde d’azote, deux gaz plus nocifs encore que le CO2.

En 2016, des chercheurs de l’université d’Oxford ont établi que si l’ensemble de la population mondiale devenait végétarienne d’ici à 2050, les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation diminueraient de 60 %, 70 % si elle optait pour le véganisme. Des chiffres qui donnent le tournis, d’autant que les bienfaits pour notre santé, tels que la diminution des maladies cardiaques, des accidents cardiovasculaires cérébraux, du diabète et de certains cancers, ne sont pas négligeables non plus.

Mais, dans un modèle sans protéines animales, la question du devenir des éleveurs et des pêcheurs ne peut être ignorée. Dans le meilleur des scénarios, des alternatives professionnelles leur seraient proposées dans les domaines de l’agriculture, du reboisement, de la production de bioénergie ou de bétail à des fins environnementales. Autre donnée interpellante : pour les 820 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, les produits d’origine animale sont primordiaux car, pour un volume identique, ils sont plus riches en calories que les aliments de base végétariens.

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