Entre infos et intox

Voici la chronologie de la nuit et de la journée du lundi 25 mars:

3 h 30: Isabelle Durant, la vice-Première ministre Ecolo, qui participe au comité ministériel restreint avec certains collègues de la colation et qelques experts en matières fiscales et budgétaires, reçoit un « signal » de Philippe Defeyt, le secrétaire fédéral d’Ecolo. Celui-ci « cale » sur certains points du préaccord concernant la réforme de l’impôt des sociétés. Laurette Onkelinx, la vice-Première socialiste, négociait de son côté âprement les mesures censées garantir la neutralité budgétaire de ce second volet de la réforme fiscale.

5 h 30: les vice-Premiers et leurs conseillers, blafards, lèvent la séance. Ils ont négocié dix-huit heures d’affilée, et le texte du préaccord comporte encore certains blancs, liés notamment à l’opposition écologiste à l’abandon de la taxation envisagée sur les voitures de société. Néanmoins, de l’avis général, on a bel et bien engrangé un accord de principe sur l’impôt des sociétés. Au regard des acquis, les points en suspens ne semblent pas devoir constituer un obstacle infranchissable. On s’accorde pour les finaliser au Conseil des ministres prévu à midi.

5 h 50: une dépêche de l’agence Belga annonce un « accord sur le budget et l’impôt des sociétés ». Elle tient l’information, précise-t-elle, du cabinet du Premier ministre. Pendant ce temps, les Verts épluchent le texte. Defeyt n’est pas content.

7 h 30: l’agence Belga vérifie, auprès du cabinet Durant, la réalité de l’accord. Il apparaît que l’annonce faite par le service de presse de Guy Verhofstadt semble quelque peu prématurée. Une dépêche fait état de l’opposition d’Ecolo, sans donner davantage de précisions.

7 h 45: Laurette Onkelinx, la vice-Première ministre socialiste, est invitée à l’émission Matin Première de la RTBF. Elle précise qu' »il y a un accord sur le principe de la neutralité budgétaire ». Mais que, « sur ce qu’il y a dans la neutralité budgétaire, il y a encore une discussion ».

12 h 15: le Conseil des ministres se déroule sur fond de crispations. Finalement, Durant signe le texte: Ecolo est isolé et ne peut, raisonnablement, faire capoter l’accord pour un « point de détail ».

15 heures: le Premier ministre Guy Verhofstadt, entouré par le libéral Didier Reynders (Finances) et le socialiste Johan Vande Lanotte (Budget), font, au cours d’une conférence de presse, le point sur l’accord. Précision ironique et un brin méprisante du Premier ministre: « Il s’agit d’une confirmation de l’accord de 5 h 15 du matin. »

17 heures: Ecolo fait sa première déclaration officielle et dresse un bilan mi-figue, mi-raisin de l’accord sur l’Isoc: « Des mesures novatrices et positives côtoient des décisions peu courageuses et pénalisantes. » Rideau. Au fait, qui a laissé entendre, dans le courant de la journée, qu’Ecolo, « muet pendant la négociation », s’était répandu en déclarations incendiaires « à l’extérieur »?

I.Ph.

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