Entre film et jeu

Trois ans après sa sortie sur PS One, la suite très attendue du célèbre Metal Gear Solid débarque sur PlayStation 2

Les joueurs du monde entier l’attendaient depuis la sortie de la PlayStation 2, en novembre 2000. Pour les combler de bonheur, il aura fallu trois années de développement, une équipe de 30 personnes dirigée par le producteur Hideo Kojima, trois années de labeur et, surtout, un budget pharaonique de 20 millions de dollars.

Les moyens sont dignes de Hollywood – impression renforcée par la présence au générique d’un militaire expert et de Harry Gregson-Williams, compositeur pour le grand écran des thèmes d’Armageddon ou de Chicken Run. Dans le coffret, on trouve également un DVD consacré au making-of, certes bavard et peu instructif, de ce logiciel événement. On comprend mieux pourquoi et comment le chiffre d’affaires de l’industrie du jeu vidéo a dépassé de loin celui du cinéma. Le magazine américain Newsweek, en plaçant Kojima dans sa liste des 10 personnes les plus influentes de l’année 2002, a parfaitement saisi la tendance et apporte la preuve aux tenants du classicisme culturel que le loisir numérique n’est plus un sous-genre underground et puéril. Mais là ne résident pas uniquement les raisons de cet engouement planétaire. Si l’aspect technique est soigné (graphismes magnifiques et prise en main immédiate), c’est par son concept et ses thèmes que la série détonne. Dans le dernier épisode, on discutait bioéthique; cette fois, on devise sur le contrôle et la transmission de l’information. De quoi captiver les amateurs de scripts alambiqués ainsi que ceux d’action et d’espionnage. Car ce soft combine les séquences de combat et les passages où l’on se cache de ses adversaires pour les attaquer par surprise. Ces derniers, doués d’une intelligence artificielle, peuvent repérer les empreintes et les bruits de pas du héros. Sons of Liberty démontre également que les scénarios de jeux vidéo sont loin d’être toujours simplistes. Ecrit il y a plus de deux ans, il anticipait les attentats aux Etats-Unis, leurs conséquences, et il a dû être modifié après les événements tragiques du 11 septembre. Dans la version finale, le héros Solid Snake n’est plus un agent gouvernemental: il oeuvre pour une ONG dénonçant la prolifération de l’arme atomique, appelée Metal Gear. Il s’embarque clandestinement sur un bateau de l’US Navy quittant la baie de Manhattan et censé convoyer la dernière version de cette arme vers une zone de test. C’est alors que des terroristes passent à l’abordage et prennent le contrôle du navire et de sa cargaison. Le joueur entre en scène et doit empêcher cet acte de piraterie par tous les moyens. On n’en révélera pas plus… On peut seulement souligner que les attentes des joueurs ne seront jamais déçues au cours des nombreuses heures de jeu.

Konami, 69 euros, PlayStation 2.

Boris Clément

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