Préférer les contraintes à la liberté totale pourvu que l'on se sente chez soi. © Sean Gallup/Getty images

Entre deux cultures, la désillusion de l’Occident

Dans son premier roman intitulé Notre ailleurs (Actes Sud, 208 p.), la Germano-Saoudienne Rasha Khayat raconte les vies écartelées entre Occident et Orient de Basil et Layla, les enfants d’un couple mixte. Ayant grandi pour partie en Arabie saoudite, pour partie en Allemagne, ils se retrouvent à Djeddah pour le mariage de la seconde. Basil peine à comprendre le choix de sa soeur et le renoncement à un certain nombre de libertés que, selon lui, il implique. Les retrouvailles avec la famille relativement libérale de son père décédé vont en quelque sorte l’aider à faire son deuil. Surtout, Layla va justifier sa décision par un désamour de l' » eldorado européen « .  » Evidemment, il y a davantage de possibilités là-bas (NDLR : en Allemagne). Surtout pour les femmes. Mais à quoi ça me sert si les gens manquent tellement de joie ? S’ils restent froids et muets malgré leur liberté et se contentent de reproduire indéfiniment leurs habitudes ? A quoi me servent toutes ces possibilités si elles ne créent pas de liens entre les uns et les autres ? […] Si tu dois sans cesse leur apporter la preuve que tu es content et reconnaissant de pouvoir être là ? « . Pour Layla, l’Arabie saoudite théocratique ouvre donc plus de perspectives que l’Allemagne démocratique parce qu’elle figure  » un vrai chez moi, un endroit dont je peux partir pour aller où je veux et où je peux revenir sans que personne n’exige de moi que je rejette autre chose « . Un roman interpellant.

Entre deux cultures, la désillusion de l'Occident
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