La Grande Galerie de l'évolution : 7 000 spécimens naturalisés, du papillon à l'éléphant, en passant par l'ours ou la girafe, y sont exposés sur plusieurs niveaux dans une lumière tamisée et une ambiance sonore de cris d'animaux.

Entrailles sauvages

Les sous-sols de la Grande Galerie de l’évolution, dans le Ve arrondissement de Paris, recèlent un trésor : la zoothèque du Muséum national d’histoire naturelle. Visite guidée de ce fabuleux labyrinthe qui héberge près de huit millions de spécimens, véritable base de données du vivant.

Un bâtiment souterrain de 70 mètres de longueur sur 30 mètres de largeur abrite la zoothèque du Muséum national français d’histoire naturelle. Mammifères, poissons, reptiles, amphibiens, invertébrés marins… s’empilent ici.  » Au total, huit millions de spécimens, naturalisés ou en flacons d’alcool « , explique Jacques Cuisin, le responsable du lieu, inauguré en 1986. Des animaux ramenés des quatre coins du globe à partir du xviie siècle.  » Tout a débuté à la fin de la Renaissance. La zoothèque raconte l’histoire des grandes expéditions qui partaient en exploration, de Louis-Antoine de Bougainville à Charles-Alexandre Lesueur.  » Les scientifiques y étudient par exemple la morphologie des spécimens, prélèvent de l’ADN, pratiquent des études épidémiologiques… Une poignée de taxidermistes traitent les nouveaux arrivants. Un travail minutieux, car il faut que les animaux naturalisés puissent être conservés à travers les siècles. Comptez un mois de travail pour un guépard. Un savoir-faire très ancien pour un enjeu contemporain, alors que des espèces disparaissent chaque jour.

Jacques Cuisin, le responsable de la zoothèque, la
Jacques Cuisin, le responsable de la zoothèque, la « réserve » de la Grande Galerie de l’évolution, avec, face à lui, un orang-outan. Trois siècles d’histoire de collectes scientifiques s’accumulent autour de lui.
De petits crabes, conservés dans  un bocal. A la zoothèque, certains spécimens sont minuscules, tandis  que d'autres, comme des tigres,  pèsent plus de 200 kilos.
De petits crabes, conservés dans un bocal. A la zoothèque, certains spécimens sont minuscules, tandis que d’autres, comme des tigres, pèsent plus de 200 kilos.
La Grande Galerie de l'évolution présente une sélection de pièces dans un but pédagogique. La zoothèque souterraine, fermée au grand public, accueille, elle, le gros des collections. Ici, des têtes de chamois.
La Grande Galerie de l’évolution présente une sélection de pièces dans un but pédagogique. La zoothèque souterraine, fermée au grand public, accueille, elle, le gros des collections. Ici, des têtes de chamois.
Dans l'atelier des taxidermistes, les plumes des oiseaux sont remises dans leur mouvement naturel, grâce à des fils, des bouts de carton ou des épingles.
Dans l’atelier des taxidermistes, les plumes des oiseaux sont remises dans leur mouvement naturel, grâce à des fils, des bouts de carton ou des épingles.
Les dépouilles d'animaux sont stockées dans un congélateur.
Les dépouilles d’animaux sont stockées dans un congélateur.
Bien alignés, des bocaux conservant dans de l'alcool différents types de créatures marines.
Bien alignés, des bocaux conservant dans de l’alcool différents types de créatures marines.
Au rayon des caracals, les animaux sont rangés par espèces. Un spécimen naturalisé il y a deux siècles peut ainsi côtoyer une pièce récente.
Au rayon des caracals, les animaux sont rangés par espèces. Un spécimen naturalisé il y a deux siècles peut ainsi côtoyer une pièce récente.
Les taxidermistes ont à leur disposition des milliers de paires d'yeux en verre. Ils cherchent à reconstituer le regard parfait pour chaque espèce animale naturalisée.
Les taxidermistes ont à leur disposition des milliers de paires d’yeux en verre. Ils cherchent à reconstituer le regard parfait pour chaque espèce animale naturalisée.
Cette taxidermiste travaille à la restauration d'un iguane, dans un atelier en surface situé à quelques centaines de mètres de la zoothèque.
Cette taxidermiste travaille à la restauration d’un iguane, dans un atelier en surface situé à quelques centaines de mètres de la zoothèque.  » Il perd ses écailles, explique-t-elle. Je les recolle une à une. C’est un peu comme pour un tableau ancien. Le but est que les animaux naturalisés nous survivent, qu’ils puissent être conservés à travers les siècles. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire