Elle roule à l’ordinaire

Du jamais-vu sous la Ve République : le président n’est pas un homme marié. Rien ne prédestinait sa compagne, la journaliste Valérie Trierweiler, au rôle de première dame.

Elle est la compagne normale du président normal. Pour se délasser, Valérie Trierweiler, 47 ans, trois adolescents à charge, préfère lancer des lessives que fréquenter le spa de l’hôtel Ritz. Elle fait son plein d’essence elle-même, histoire de prouver qu’elle roule à l’ordinaire. A l’issue du premier tour, le gratin de la presse hexagonale quêtait son interview. Dans un bel exercice de  » normalitude « , la future première dame choisira de se livrer à Femme actuelle, entre deux fiches couture et la recette du clafoutis aux cerises. Dans l’ombre de François Hollande, on avait cru découvrir une héroïne hitchcockienne. Mais c’est la ménagère de moins de 50 ans qui fait son entrée à l’Elysée.

La première dame veut continuer à exercer

Côté femme, aussi, le changement, c’est maintenant. A l’inverse de ses récentes devancières, Valérie Trierweiler ne descend pas de la grande bourgeoisie. Famille nombreuse, enfance HLM, père invalide, mère caissière à la patinoire d’Angers (Maine-et-Loire). On est loin des majordomes et des dynasties Chodron de Courcel (Bernadette Chirac) et Bruni-Tedeschi. Entre deux lessives, la journaliste de Paris Match et de Direct 8 n’éprouve pas le besoin d’en rajouter sur ses origines modestes :  » Mon histoire n’est pas celle de Cendrillon « , rappelle-t-elle souvent. De ces années-là, pourtant, elle garde une philosophie en bagage.  » Ne faites pas comme moi, ayez un métier entre les mains « , répétait Jeannie, la maman, à ses quatre filles et à ses deux garçons. Le destin élyséen de son compagnon n’y changera rien. Valérie Trierweiler veut continuer à exercer sa profession de journaliste. Première dame, ce n’est pas un métier. Quoique.

Désormais, ses moindres faits et gestes vont être épiés, ses tenues, décortiquées, sa parole sera disséquée. Avec, en toile de fond, la grande question du quinquennat. Pas la dette, non, le mariage. François et elle convoleront-ils, comme la fonction semble le préconiser ? Toute son expérience de journaliste à Paris Match ne sera pas de trop pour éluder les pièges de ce roman-photo. Pascal Rostain, le roi des paparazzis, qui a vainement sollicité un cliché intime du couple Hollande-Trierweiler durant toute la campagne, ne se fait pas de souci pour son amie.  » Valérie ne tombera pas dans le panneau de la politique people, elle connaît ça par c£ur, c’est elle qui l’a inventée !  » déclarait-il, récemment, sur Paris Première. Une façon à peine voilée de rappeler que le fameux reportage post-accouchement où Ségolène Royal posait avec sa fille Flora, sur son lit de clinique, en 1992, était signé d’une certaine Valérie Massonneau, le nom de jeune fille de Valérie Trierweiler.

 » François a du mal à fermer les portes des placards « 

Lors de son discours de politique générale dévoilée dans Femme actuelle, la première dame a livré cette confidence :  » A la maison, François a du mal à fermer les portes des placards.  » On peut lui faire confiance pour s’en charger. A en croire les gazettes, elle n’a pas ménagé ses efforts pour circonscrire l’influence de Ségolène Royal auprès de son ex, lors de la campagne présidentielle.

Du passé elle sait faire table rase. Comme avec tous ses anciens confrères, auxquels elle n’a pas décroché la moindre bribe d’interview, se contentant de quelques tweets et SMS musclés pour entretenir l’amitié. Ces méthodes lapidaires lui ont valu le surnom de Valérie  » Tweetweiler « , préférable au sobriquet de  » Rottweiler « , souvenir de quelques coups de gueule dans les couloirs de Paris Match et méchamment exhumé par le député UMP Lionnel Luca. Pour Philippe Labro, son mentor de télévision, il n’y a là que de la timidité mal soignée.  » Elle avait tellement le trac lors de ses premières émissions que j’ai dû lui conseiller de boire un verre de vin avant d’entrer sur le plateau. Il y a du cristal en elle : fragile et tranchantà « , souligne-t-il. Du cristal, c’est pas un peu bling-bling, ça ?

HENRI HAGET

Elle n’a pas ménagé ses efforts pour circonscrire l’influence de Ségolène Royal

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