1 661 céramiques posées sur de la terre: une épatante installation signée Eugenia Pop. © COURTESY GALERIA PL

Electric Crossroads

C’est l’une de ces heureuses initiatives qui voient le jour en raison d’une crise sanitaire dont on sait désormais qu’il ne faut pas sous-estimer la capacité à dégager des potentiels. Là où autrefois les galeries avançaient à la manière de monades imperméables les unes aux autres, des ponts se créent. Ainsi, trois références internationales s’associent pour créer l’événement à Bruxelles: la Galleria Anna Marra (Rome), Montoro12 (Rome et Bruxelles) et la galerie Nosco (Royaume-Uni et France). Ce trio a ouvert un nouveau lieu d’exposition commun appelé Bubble’n’Squeak. Pour son exposition inaugurale, l’espace en question fait souffler un vent frais en provenance d’Europe de l’Est, partie du monde dont la création ne peut rester plus longtemps dans l’ombre. Electric Crossroads décline un scénario collectif de dix-neuf artistes roumains, qu’ils soient réputés internationalement (Paul Neagu, Dan Mihaltianu…) ou émergents. On doit la trame inattendue de ce carrefour de plasticiens à Radu Oreian (Tarnaveni, 1984), artiste multimédia transformé en curateur qui s’est fait fort de mettre au jour « une intersection somptueuse de la matière et de la pensée ». Le résultat convainc en ce qu’il révèle des sensations plastiques fortes. On pense aux toiles réalistes d’un Serban Savu (Cluj-Napoca, 1978), à l’iconographie ambiguë (coincée qu’elle est entre l’enluminure et le jeu vidéo) de Nicolae Romanitan (Cluj-Napoca, 1991) ou encore à cette épatante installation signée Eugenia Pop (Cugir, 1945-2012), soit un alignement de 1 661 céramiques posées sur de la terre. Le tout laisse entrevoir une harmonie chromatique aussi fondamentale que primale ne manquant pas de provoquer une irrépressible nostalgie des origines.

A la galerie Bubble ‘n’ Squeak, à Bruxelles, jusqu’au 31 juillet.

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