Ecroulement ? Non. Essoufflement ? Oui

Le marché résidentiel namurois n’a pas échappé à l’accalmie généralisée du dernier trimestre 2008. Les petites maisons semblent continuer à bien se porter. Et on se plaint, du côté de Namur, de la difficulté d’obtenir les permis d’urbanisme ou de lotir.

Début 2008, le marché tournait encore très correctement, malgré la hausse des taux d’intérêt et du coût de l’énergie. Mais, dès la fin septembre, le marché s’est tétanisé. Tous les confrères ont constaté un freinage. Le nombre d’actes passés a sensiblement diminué.  » Me Etienne de Francquen, qu’on retrouve annuellement aux commandes du bilan provincial, avait prévu l’an dernier, à pareille époque, qu’un tassement se ferait sentir sur le marché namurois. Pas que la foudre allait s’abattre sur l’économie belge.

Mais on ne peut pas parler d’effondrement de l’immobilier. Au contraire.  » Certes, depuis novembre/décembre, l’évolution a été freinée, voire est devenue négative. Mais dire que la chute est impressionnante serait une contrevérité. Le volume d’affaires reste constant « , estime Olivier Anthone, qui codirige l’agence Century 21 Immo Demeuse (Ciney et Andenne).

Statistiques à l’appui, le courtier assure que les prix ont encore évolué sur l’ensemble de l’année 2008. Les biens ne dépassant pas les 210 000 euros ne poseraient pas de problème à la vente, d’après Olivier Anthone.  » Au-delà de cette barre, cela se complique. Par contre, et nos statistiques le démontrent : on voit que la durée de mise en vente s’est allongée ces dernières années. En 2008, on en serait ainsi à 5,5 mois de moyenne. Pour 4 mois en 2007. De plus en plus, le pouvoir des acquéreurs s’affirme. « 

Coup de sonde du côté de l’agence Finomat, à Namur :  » Pour les unifamiliales, nous dirions qu’on obtient, aujourd’hui, des montants de 10 % inférieurs à ce qu’on aurait pu obtenir l’an dernier à pareille époque « , expliquent en ch£ur Angela Tomasi et Arnaud Dejaie, qui blâment la  » dramatisation de la situation par les médias « .

Côté tarifs dans la zone, si l’on s’en tient aux chiffres divulgués mi-février par les notaires provinciaux, c’est Gembloux qui mènerait le marché (245 000 euros de moyenne pour une 4-façades), Vresse-sur-Semois faisant figure de commune la plus abordable de la privince (120 000 euros pour le même type de bien).

De son étude sise rue Godefroid, à Namur, Me de Francquen dresse un petit aperçu de la situation actuelle :  » La durée des transactions s’est en effet allongée. Quant aux prix des maisons, il faut faire des distinctions. Ainsi, les petites maisons autour de 100 000 euros ont continué à progresser. Pour les bâtisses moyennes, de 150 000 à 225 000 euros, les prix sont restés assez stables. Enfin, les belles propriétés, au-delà de 225 000 euros, sont devenues plus difficiles à écouler.  » Du côté de Finomat, on enrichit l’analyse :  » Les prix ne bougent pas pour les villas de 300 000 euros car les propriétaires qui ne sont pas dans l’urgence ne baissent pas leurs prix.  » ça, c’est pour les tarifs rêvés par les propriétaires. Mais quid des montants offerts par les acheteurs ? Les acheteurs, on les cherche pour le moment ! « 

Autre constat établi par Me de Francquen : le manque d’appartements neufs dans la capitale wallonne.  » Il est très difficile d’obtenir un permis : les autorités communales sont à ce point frileuses et exigeantes que cela décourage les promoteurs. Or, comme toute ville qui se développe, Namur a besoin de logements neufs. Et s’il n’y a pas assez d’offres, cela va se répercuter sur les prix. Cela dit, en 2008, les appartements sont restés stables.  » Le mot de la fin résume un peu la soif d’optimisme affichée par des agents qui, bien souvent, tirent la langue en cette période difficile  » Il faut acheter maintenant car on connaît le marché d’aujourd’hui, pas celui de demain « , encourage-t-on chez Finomat.

G.V.

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