Droit de réponse de Richard Labévière

Il n’est pas donné suite aux lettres ouvertes ou portant des adresses incomplètes. La rédaction raccourcit certaines lettres pour permettre un maximum d’opinions.

« Dans votre article « Syrie, la légion française d’Assad », publié dans Le Vif/L’Express du 14 septembre 2012, et présenté comme « une enquête », Hala Kodmani et Vincent Hugeux dressent « le portrait de famille » d’une « bande de lobbyistes », « disciples français de Bachar el-Assad », qui justifie « la fuite en avant meurtrière du tyran syrien ». Je suis cité, photo à l’appui, dans cet inventaire comme un « agent d’influence » dont « les articles, ouvrages et rapports tendent à avaliser les thèses du régime et dénotent a minima une fascination résiduelle pour la lignée des Assad ». Il s’agit d’un procès d’intention purement gratuit. Ma « fascination » pour la Syrie, son peuple et le Proche-Orient s’appuie effectivement sur trente années de séjours, de reportages et d’écriture dans et sur ce pays et la région. Par conséquent, je défie les deux « enquêteurs » de trouver dans l’ensemble de mes écrits, films et interventions une quelconque apologie du « régime » syrien et de la famille Assad. En guise de « preuve » votre article s’appuie non pas sur une de mes chroniques ou un de mes écrits publiés dans Afrique-Asie mais sur un commentaire de ce mensuel extrait de son contexte. Vous citez ensuite mon livre Quand la Syrie s’éveillera publié en janvier 2011 que j’ai coécrit avec le journaliste syrien Tahal El Atrache. Vous auriez pu constater qu’il comportait de nombreuses critiques du régime de Bachar el-Assad et qu’il pariait sur la modernisation de ses institutions. Son objet essentiel était une présentation historique et géopolitique de ce pays compliqué sur lequel la bibliographie française demeure très limitée. Il est donc tout à fait infondé de m’accuser de faire partie d’une prétendue « légion française d’Assad ». Quant à Alain Chouet, qui a écrit une remarquable préface de ce livre, il n’a jamais été « directeur de la DGSE » mais fut chef du « Service de renseignement de sécurité » de cette administration. « 

La réponse du Vif/L’Express

Richard Labévière n’est nullement accusé de faire l' » apologie  » des Assad. En revanche, il incarne bien une version élaborée du plaidoyer en faveur du régime syrien. Dans un courrier rédigé le 21 octobre 2005 à la  » bienveillante attention  » de l’ambassadrice de Syrie à Paris, il se dit  » en désaccord avec le lynchage médiatique dont est victime  » ce pays et se propose de  » répondre à la campagne de criminalisation  » dirigée contre Damas. Membre du comité de rédaction du mensuel Afrique Asie, il en inspire la ligne éditoriale. Enfin, le propre d’un ouvrage tel que Quand la Syrie s’éveillera est d’énoncer des critiques mesurées envers le pouvoir de Damas pour mieux valoriser le  » réformisme  » de Bachar el-Assad, dont chacun peut constater les effets dévastateurs.

V. H. ET H. K.

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