© Bernard Boccara

Dialogue mitoyen

Espace, volume, lumière et verdure en plein Bruxelles : derrière l’étroite façade presque aveugle de cette ancienne maison ouvrière, la surprise est de taille.

Le rêve de Michel et Anne-Marie prend racine au coeur du vieux Uccle, dans une rue bordée d’habitations ouvrières. Dans l’enfilade de petites maisons mi-toyennes, une nouvelle façade se détache humblement par son architecture contemporaine.

Pour pallier les inconvénients du traditionnel trois pièces en enfilade, la maison qui existait à cet endroit a été démolie et a cédé la place à une construction neuve, récompensée par une mention dans le cadre du prix d’architecture contemporaine de la commune d’Uccle, en 2016. L’idée phare des architectes a été de positionner la circulation verticale (escalier et ascenseur) perpendiculairement aux murs mitoyens, contrairement au schéma classique.  » On dégage ainsi, à l’avant comme à l’arrière, des espaces aussi larges que possible « , précise l’architecte Daniele Wagner. La zone à vivre s’implante à l’arrière, tandis que les locaux à rue accueillent plutôt les fonctions de service.

Epine dorsale

Véritable colonne vertébrale du projet, la boîte vitrée de la cage d’escalier affiche une double perception selon que l’on soit dedans ou dehors, selon que les portes coulissantes soient ouvertes ou fermées. Cette circulation verticale est surplombée par une verrière zénithale qui apporte un maximum de lumière à tous les niveaux grâce aux paliers vitrés et aux parois latérales en verre translucide.

La façade avant, très fermée, cache bien son jeu.  » L’objectif était de ne pas déranger la continuité de la rue… mais d’y déroger quand même un peu « , avoue Ofer Levy. L’architecture réalise ce que le maître d’oeuvre appelle une petite  » syncope « . A comprendre comme un temps d’arrêt, une interruption du rythme régulier. La partie pleine de la façade s’aligne sur ses voisines tandis que la fente verticale en retrait bouleverse délicatement le front bâti existant. La haute tranche vitrée est protégée des vis-à-vis par des caillebotis horizontaux en acier Corten qui font office de supports pour les plantes. Largement ouverte, la façade arrière contraste avec l’avant du bâtiment. De ce côté, les pièces se tournent vers la lumière du sud et le jardin verdoyant. Des stores extérieurs à lamelles aux étages et une marquise au rez-de-chaussée jouent le rôle de pare-soleil pour respecter le confort de cette habitation très basse énergie. La toiture en pente, recouverte de zinc prépatiné, est interrompue par un chien-assis placé légèrement en oblique par rapport aux mitoyens pour diriger la baie vers le sud.

Réalisation : Ofer Levy en association avec Daniele Wagner. www.atelierdwa.eu www.architecture.ofer.be

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Marie Delooz

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