Deux universités, deux logiques, une même préoccupation

Caroline Dunski Journaliste

Mons abrite plus de 13 000 étudiants de l’enseignement supérieur et universitaire. Deux universités et les hautes écoles partenaires se les partagent, mais on préfère y souligner le bénéfice pour la région que l’inévitable concurrence entre elles.

C es dernières années, le paysage de l’enseignement supérieur et universitaire montois a connu plusieurs changements remarquables, essentiellement des fusions et des rapprochements. D’un côté, ces mouvements répondent à la logique des réseaux, de l’autre, à la logique géographique.

En septembre 2009, la Haute Ecole de Louvain en Hainaut (Helha) naît de la fusion de trois entités : la Haute Ecole Charleroi-Europe, la Haute Ecole Libre du Hainaut Occidental (Helho) et la Haute Ecole Roi Baudouin (Herb). Le  » L  » de Helha indique la mouvance de Louvain et de l’UCL. On est ici dans la logique de réseaux. Toutefois, le  » HA  » marque aussi son inscription géographique dans la province du Hainaut, avec ses 17 implantations.

En septembre 2011, les Fucam (Facultés universitaires catholiques de Mons) rejoignent l’UCL sous la bannière  » UCL Mons  » et forment à Mons, mais aussi à Charleroi, la Louvain School of Management (LSM) ainsi que la Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication (ESPO). Précédemment, en juillet 2011, UCL, Fucam et Helha ont déjà signé un accord cadre élargissant et prolongeant celui existant depuis cinq ans entre les Fucam et la Herb qui partagent le même campus. Globalement, cet accord permet le développement de synergies pédagogiques dont profitent aussi bien les étudiants que les enseignants et chercheurs des différentes entités.

En face, en 2009, l’UMH (Université de Mons Hainaut) et la Faculté polytechnique de Mons fusionnent pour devenir l’Université de Mons (UMons) que la Faculté d’architecture et d’urbanisme rejoint en 2010. L’ensemble comporte aujourd’hui sept facultés et trois instituts. Autour de l’UMons, de ses implantations montoises comme carolorégiennes, l’asbl Pôle hainuyer regroupe la Haute Ecole provinciale de Hainaut-Condorcet, la Haute Ecole en Hainaut (HEH), Arts2 (arts plastiques, musique et arts de la parole) et encore l’Académie des beaux-arts de Tournai. L’ensemble des différentes implantations hennuyères compte environ 20 000 étudiants. Là aussi, le regroupement vise la mise en commun des ressources scientifiques, des infrastructures et des compétences.

Calogero Conti, à la fois recteur de l’UMons et président du Pôle hainuyer, souligne que l’UMons a toujours plaidé pour une logique géographique avec une offre de proximité.  » On n’a pas attendu le futur décret du ministre Marcourt pour s’inscrire dans cette logique. L’organisation d’une formation dans une même zone géographique est favorable au bien de l’étudiant qui peut choisir en fonction d’une offre claire et cohérente.  » L’ensemble des institutions d’enseignement supérieur et universitaire accueille à Mons près de 14 000 étudiants.

Entre les deux institutions universitaires flanquées de leurs partenaires respectifs, la concurrence est réelle, puisqu’elles organisent quasiment les mêmes formations. Toutefois, dans une région défavorisée, où le pourcentage de jeunes faisant des études supérieures ou universitaires par rapport à ceux qui sont en âge de le faire est plus faible que la moyenne, les autorités académiques se réjouissent surtout de fournir conjointement une offre de proximité et de qualité. Pour l’amélioration du potentiel humain de la région, la démocratisation de l’accès aux études est essentiel.

CAROLINE DUNSKI

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