» Deutschland über alles  » : en Belgique aussi ?

La mainmise des Français occulte le poids considérable que représentent nos relations d’affaires avec l’Allemagne. Et si l’économie belge est tributaire de son business avec le pays de Goethe, l’inverse ne se vérifie pas…

Royale Belge aux mains d’Axa, Electrabel et Tractebel dans le giron de Suez et, plus récemment, Fortis Banque adossée à BNP Paribas. Voilà bien de quoi inscrire dans l’inconscient collectif de la population belge une certaine forme de prédominance française sur notre économie. Cela étant, au-delà de ces opérations capitalistiques d’envergure, les statistiques officielles de la Debelux (Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise-allemande) démontrent pourtant clairement que l’Allemagne est, malgré tout, le principal client de la Belgique avec un chiffre d’affaires cumulé de 64,3 milliards d’euros en 2008 et une  » part de marché  » de 19,9 %, la France n’arrivant que deuxième avec un chiffre d’affaires cumulé de 56,4 milliards d’euros et une  » part de marché  » de 17,4 %.

Filiales, succursales ou exportation

De leur côté, les Allemands ne sont pas non plus en reste lorsqu’il s’agit de faire du business en et avec la Belgique.  » Environ 350 entreprises allemandes sont présentement installées en Belgique, avec une succursale indépendante ou avec une participation majoritaire « , explique Susann Zuber, attachée au bureau bruxellois de la Debelux. Parmi les plus grands employeurs allemands présents en Belgique, on retrouve ainsi, pêle-mêle, Audi, Siemens, Bosch, BASF, Bayer, Evonik et… Opel.  » La Debelux estime à 65 000 le nombre d’emplois directs assurés en Belgique par les entreprises allemandes présentes sur le territoire national « , poursuit Susann Zuber. Ce chiffre ne prend évidemment pas en compte les innombrables emplois indirects chez les sous-traitants…

Quand les entreprises allemandes ne sont pas physiquement présentes chez nous, elles ne délaissent pas pour autant le marché belge. Proximité géographique oblige, la Belgique est évidemment pour elles un marché  » naturel « . Elles ont ainsi produit chez nous en 2008 un chiffre d’affaires cumulé de pas moins de 51,6 milliards d’euros. Mais contrairement à ce qui est de mise chez nous par rapport à l’Allemagne, leur degré de dépendance par rapport à notre marché est assez marginal : 5,2 % contre 19,9 % dans l’autre sens ! Aux yeux des Allemands, la Belgique n’est donc  » que  » le septième marché en termes d’importance, derrière la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie et l’Autriche. Du côté de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex), on relativise toutefois ces chiffres :  » L’Allemagne ne pèse que pour 14.5 % des exportations totales wallonnes, assez loin donc derrière la France (34.39 %)… « 

JEAN-MARC DAMRY

65 000 emplois directs assurés par les entreprises allemandes en belgique

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