Des vues sur 2030 ou sur… les voies !

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

A Wavre, on planche sur un schéma de ville à 20 ans tandis qu’à Ottignies-Louvain-la-Neuve, on tente toujours de sortir sa gare, la plus fréquentée de Wallonie, de l’ornière dans laquelle elle est confinée…

Dire de lui qu’il est fort occupé pour le moment tiendrait de l’euphémisme : c’est donc assez tôt, le matin, que Charles Michel nous reçoit dans les bureaux bruxellois du MR, afin d’évoquer l’urbanisme à Wavre, matière qui entre également dans ses attributions. L’équipe locale arrive en fin de mandature. C’est le moment, pour les autorités wavriennes, de prouver à leurs administrés que les choses ont avancé depuis six ans. Et d’achever les liftings en cours. S’il gonfle évidemment les pectoraux à cet égard ( » ce qui a été réalisé pendant six ans est impressionnant « ), le mayeur maca place le regard plus loin. Bien plus loin. C’est en effet le programme  » Wavre 2030  » qui, sur le plan urbanistique, devrait chambouler la vie des citoyens locaux.  » C’est un processus participatif dans lequel nous allons faire intervenir le politique, des experts et les citoyens. L’enjeu est essentiel : il s’agit de travailler sur le développement du centre de Wavre, pour y concilier croissance commerciale, qualité de vie, logements, loisirs et vie festive « , entame Charles Michel.

L’évacuation d’un maximum de voitures hors du centre-ville (qui serait épaulée par la création de parkings en périphérie proche) fait partie des objectifs avoués de l’opération. Au niveau des formes imaginées pour mettre en £uvre ce programme, le fils de Louis Michel grimace à l’idée d’établir un schéma de structure :  » Je refuse l’idée d’un instrument juridique contraignant, qui serait un frein à l’investissement, au redéploiement. Il s’agit plutôt d’un guide d’orientation et d’aide à la décision politique. Le cahier des charges a été validé par le conseil communal et l’auteur de projet a été désigné. Les premières cartes du centre de Wavre sont en cours de réalisation.  » Au rayon des projets qui pourraient être liés à cette réflexion, le parking des Carabiniers fait certainement partie des têtes de gondoles. Connecté à la galerie des Carmes, centre commercial qui n’a jamais réussi à prendre son envol, cet espace appartenant à la ville devrait un jour être valorisé. Ce qui pourrait aider à revitaliser sa galerie de voisine…

L’ancien Roller-Skate. Cela fait près de 8 ans que le Disco Roller-Skate de Wavre a fermé le rideau. La ville a décidé d’y construire un hall polyvalent et modulable, qui sera donc situé sur l’actuel parking de la Sucrerie.  » L’auteur de projet a été désigné dans le cadre d’un concours européen. Les permis devraient être rentrés pour 2012, voire pour la fin 2011. Le chantier ? Dans le courant 2012 ou en 2013. Nous avons perdu neuf mois à cause de l’hectare de terrain contigu, que nous souhaitions acheter. Le financement du projet, qui se veut similaire à l’esprit du Brabant Hall, sera totalement à charge de la Province et de la Ville, et sans endettement : je regrette que la Région et la Communauté n’aient pas placé un sou dans l’opération « , explique le bourgmestre.

Le centre de Limal. Après de longues négociations avec l’Evêché et la fabrique d’Eglise, la Ville a trouvé un terrain d’entente pour rénover le parvis de l’église de Limal.  » Limal a un potentiel de dynamisme au niveau des commerces de proximité. Nous voulons embellir la zone et doper sa convivialité. Les travaux démarrent en septembre : on rénove le parvis et on en sort les voitures. Une deuxième et une troisième phase s’attèleront à la fois à la route régionale qui touche le rond-point Cubitus (la balle est dans le camp de la Région) et au CPAS, qui a acheté un immeuble dans la zone de la rue Edmond Laffineur. Le but sera d’y implanter une antenne sociale et des places de co-accueil.  »

La Closière. La plus grande maison de repos publique du Brabant wallon va subir une cure de jouvence dès novembre, puisque 20 millions d’euros ont été affectés à sa rénovation.  » C’est un énorme chantier pour lequel, en l’occurrence, je dois remercier Rudy Demotte qui, point par point, a tenu ses engagements « , lance encore Charles Michel.

Le dossier Saint-Anne. On parle là d’un projet qui tourne autour des 500 logements, dans une perspective phasée.  » Le promoteur Matexi négocie actuellement avec les riverains, et nous nous tenons hors de ces discussions. La grande idée de ce projet, c’est de proposer une partie des logements à des ménages aux revenus moyens, des jeunes couples par exemple. C’est un dossier qui a subi de nombreux soucis juridiques, notamment à cause des recours introduits par certains riverains. Le terrain du champ Saint-Anne est particulièrement bien situé, avec une connexion sur la E411. Mais les habitants n’ont pas tous saisi qu’il s’agissait d’un projet phasé sur plusieurs années, voire sur une ou deux décennies.  »

LOUVAIN-LA-NEUVE : COURBEVOIE BIENTÔT HORS DES CARTONS ?

L’échevin de l’Urbanisme, Cédric du Monceau (CDH), fait face à deux réalités aussi semblables… qu’opposées, celle de Louvain-la-Neuve et celle d’Ottignies. Après 40 années seulement d’existence, la cité universitaire possède en effet des caractéristiques propres qui l’obligent à envisager certains dossiers de manière totalement unique. Tout le monde n’est pas installé sur une dalle…

Le projet Courbevoie. Il s’agit assurément du développement phare auquel se prépare la ville. Une dalle posée au-dessus d’un parking RER (on parle là de 3 300 emplacements directement liés à l’autoroute E411 : 800 pour les riverains du nouveau quartier, 2 500 pour la SNCB) sur lequel tout un nouveau quartier mixte (bureaux et logements, dont une partie censée être  » accessible « ) sera établi.  » L’enquête publique a été réalisée : il en ressort que l’aménagement imaginé pour les voiries doit être revu et amélioré. Aujourd’hui, on en est à la phase d’approbation, au niveau de la Région wallonne, de la partie  »socle du parking ». Ensuite on passera à ce qu’on construira sur la dalle, puis aux voiries d’accès « , confirme l’échevin du Monceau.

Nouveau bâtiment administratif. Pour la première fois de son histoire, la ville va devenir propriétaire d’un bâtiment à Louvain-la-Neuve. Un bâtiment, sis entre l’avenue des Hennuyers et l’avenue Lemaître, qui servira tant au CPAS qu’à la police et à d’autres services communaux.  » Le permis a été délivré : les travaux commenceront dès que l’ensemble des subsides aura été libéré. Le budget dépasse les 2 millions d’euros, mais on fera des économies en recentrant les services « , défend l’échevin. Juste à côté de ce bâtiment, un permis a été délivré pour implanter la nouvelle maison des jeunes alors que, toujours dans cette même avenue Lemaître, deux immeubles de logement sont soit en cours de finalisation (l’un des deux, presque achevé, compte 125 logements), soit en cours de conception.

La gare d’Ottignies. Cédric du Monceau ne décolère pas contre la SNCB.  » Cela fait 40 ans que cette gare, la plus importante de Wallonie en termes de fréquentation, me pose problème : alors oui, je continue d’insister. Que la SNCB n’investisse pas dans sa principale gare est une hérésie. On a lancé une réflexion autour d’un schéma directeur qui toucherait à la fois la gare et ses environs proches. Une convention doit être signée autour de ce schéma directeur : cela a mis deux ans pour réunir Infrabel, la SNCB Holding et la Ville. On partage à trois le financement de cette réflexion et de notre côté, nous sommes d’accord avec les termes de cette convention. Je ne comprends pas pourquoi les deux autres partenaires n’avancent pas, c’est frustrant. Autour de la gare, il y a une sorte de no man’s land de 12 hectares de dépôts. Et même si c’est un peu mieux au niveau des parkings, c’est encore n’importe quoi. On doit ralentir nos ambitions parce qu’une vision commune n’existe pas. Mais bon, soyons positifs et avançons.  » Rendez-vous l’année prochaine. Ou celles d’après…

Les travaux de l’avenue des Combattants. Eventrée depuis deux ans par des travaux de réfection et d’aménagement, l’avenue des Combattants pourrait enfin reprendre une apparence normale. Voiries, couloirs de bus, agrandissements, places de parking, aménagements arborés : on voit le bout du tunnel. Ou on le verra fin 2011, du moins.  » C’était un mal nécessaire, une opération à c£ur ouvert : le vieux centre d’Ottignies mourait, et cette opération nous permettra de voir renaître le Douaire, même s’il s’est bien maintenu en deux ans.  » De manière générale, la ville souhaite densifier le centre d’Ottignies et promouvoir un meilleur aménagement des parkings.

GUY VERSTRAETEN

Concilier croissance commerciale, qualité de vie, logements et loisirs

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