Derrière les grands travaux, beaucoup de lacunes ?

L’opposition CDH-Ecolo dénonce une politique budgétaire précaire et des choix qui négligent l’intérêt du citoyen. Elio Di Rupo s’en défend et met en exergue la construction de 900 nouveaux logements.

C’est une politique d’image et de prestige, dit Jean-Pierre Viseur, le chef de file Ecolo. On va construire un Centre de congrès de 32 millions, mais on ferme le service de garde des enfants malades. On a démoli plus de logements sociaux qu’on en a construit, et on est en retard pour l’égouttage par rapport aux directives européennes. Un théâtre, un musée, un centre de congrès, cela se voit. Les égouts, non. « 

 » Le budget 2010 a été accepté en déficit par la Région wallonne, ajoute Savine Moucheron, chef de file CDH, à condition que la ville présente un plan de gestion pour arriver à l’équilibre en 2014. Elle devait le proposer en juin, mais elle a demandé un répit jusqu’en novembre, pour le présenter en même temps que le budget 2011. Alors qu’on sait que la police doit aménager un nouveau commissariat, que le CPAS a épuisé ses réserves… « 

 » Notre situation budgétaire est compliquée, reconnaît Elio Di Rupo, mais ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on doit rester immobile. Nous devons penser aux générations futures. Les projets sont subsidiés à 90 %, et nous avons donc 10 % à notre charge, ce qui ne représente pas rien, mais ces chantiers auront un effet structurant, enclencheront une dynamique positive pour toute la région. « 

Le poste le plus important du budget, ajoute-t-il, c’est le social (33 % des dépenses de la ville). La décision de fermer le service de garde des enfants malades a été prise pour répondre au plan de gestion imposé par la Région wallonne. Le personnel sera réorienté vers la nouvelle crèche de l’Ile aux Oiseaux qui proposera des horaires étendus.

En ce qui concerne le logement, Mons encourage les projets qui visent à réhabiliter du logement aux étages des commerces et soutient les promotions privées et les PPP (partenariat public-privé) pour la construction d’habitations neuves. Plus de 900 logements neufs sont en projet ou en cours de construction, dont 310 à l’Ile aux Oiseaux (voir encadré).  » Mons doit gérer un très important parc de 5 000 logements sociaux, poursuit Elio Di Rupo, soit plus de 10 % de l’habitat total, alors que certaines communes de notre arrondissement refusent d’assumer leur part de logement public. « 

C’est la Société de logement de service public (SLSP)  » Toit et moi  » qui gère ce parc immobilier. Elle a compté jusqu’à 6 000 logements (Mons, Frameries, Colfontaine) avant d’en déconstruire environ 700. Dont les six tours de Ghlin, aujourd’hui rasées,  » alors que l’emprunt effectué pour les construire n’avait pas encore été entièrement remboursé « , note Jean-Pierre Viseur,  » et que l’on n’avait pas prévu de reloger tous les habitants « , ajoute Savine Moucheron.  » Moi, j’ai été content quand elles ont été démolies, conclut Elio Di Rupo, car elles ne correspondaient plus à un habitat décent, et elles accueillaient toute la misère du monde. « 

M.D.

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