Débuter frustré dans l’enseignement

La pénurie criante de professeurs donne l’impression que le ciel tombe brutalement sur le monde de l’enseignement. [Or] le problème, réel et sérieux, existe depuis des années et n’est pas près de s’améliorer. Car cette pénurie est, dans une certaine mesure, un problème démographique: davantage d’enseignants âgés quittent la classe tandis que les enfants sont plus nombreux à franchir les portes de l’école. Le vieillissement et le rajeunissement s’entrechoquent.

Cela signifie que le problème était parfaitement prévisible et il a effectivement été prévu à plusieurs reprises. Hélas, les partenaires politiques et sociaux ne sont pas parvenus à établir à temps un plan rassurant, tourné vers l’avenir et en faveur d’une carrière des enseignants plus attractive. Il ne reste plus, dès lors, dans cette crise, qu’à tenter de sauver ce qui peut encore l’être: sortir de la retraite les vieilles forces, réunir ou supprimer des heures de cours. […]

Le marché du travail dans l’enseignement connaît un problème très spécifique: trop de jeunes talents le quittent trop vite par frustration, ce qui n’est pas aussi fou que ça lorsqu’on sait que les débutants doivent souvent galérer des années pour décrocher un horaire complet dans différentes écoles et sous un statut incertain. La barrière entre les « insiders » nommés et les jeunes « outsiders » reste trop grande. Alors oui, bien que cela puisse paraître paradoxal, la suppression de la titularisation peut être une partie de la solution. Mais en tant qu’élément d’un statut actualisé et attractif.

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