Le recul marqué de la viande à la table des Flamands n'échappe pas au secteur agricole. © belga image

Dans la tête d’un flexitarien

En dix ans, un adulte flamand sur dix a sensiblement réduit sa consommation de viande ou de poisson, selon une étude de la VUB. Flexitarien oui, végétarien ou végétalien non. Ou pas encore.

A taaable! Y a quoi au menu? Ni viande ni poisson. C’est la résolution que prend trois fois par semaine un Flamand sur dix, selon une enquête menée sur le long terme par le groupe Move (Movement and Nutrition for Health and Performance) de la VUB, en partenariat avec l’association Ethisch Vegetarisch Alternatief (EVA). Sur une période de dix ans, le contenu des assiettes d’un échantillon représentatif de 4 859 participants a été sondé et analysé à cinq moments (2011, 2013, 2016, 2018, 2020). 2016 s’impose comme l’an I du flexitarisme en Flandre, lorsque cette variante douce du végétarisme ou du végétalisme, qui ne s’interdit pas occasionnellement une tranche de viande ou un morceau de poisson, a atteint un pic de 10% d’adeptes. Depuis, le glissement du Flamand omnivore vers une consommation alimentaire plus riche en produits végétaux s’est stabilisé sans que le soufflé ne retombe. Et sans que ne décollent les conversions au végétarisme ou au véganisme, qui plafonnent autour d’un petit 5% de pratiquants.

Le portrait-robot du flexitariste d’aujourd’hui: jeune, femme, diplu0026#xF4;mu0026#xE9;e, citadine.

Une majorité attachée au bien-être animal

Ce recul marqué de la viande à la table des chaumières n’échappe pas au secteur agricole. Dans son rapport 2020, le département flamand de l’Agriculture relève que, dans leurs achats de denrées alimentaires, 57% des ménages flamands attachent une réelle importance au bien-être animal et à la cause environnementale. La façon de se sustenter remue de plus en plus les consciences mais encore faut-il que les désagréments liés à ce virage éthique soient surmontés. Ainsi, le rapport pointe « les allergies notamment au soja, une production locale trop limitée et une qualité nutritive des plats prêts à l’emploi, tels que les burgers aux légumes, qui laisse encore à désirer ».

Les chercheurs de la VUB, qui attribuent la poussée de flexitarisme enregistrée en 2016 à plusieurs campagnes de sensibilisation, appellent à poursuivre sur cette lancée afin de dépasser le portrait-robot du flexitariste d’aujourd’hui: jeune, femme, diplômée, citadine. Grossir aussi la part de l’alimentation végétale dans les assiettes des hommes plus âgés et faiblement scolarisés des régions rurales serait meilleur pour la santé de chacun, pour l’environnement et le climat de tous.

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