D’abord la terre, puis la robe

L’histoire des Douxchamps, longue de six siècles, est coupée en deux : avant et après leur installation à Namur.

Le destin des Douxchamps change du tout au tout lorsqu’ils s’installent à Namur, en 1659 : liée depuis sept générations à l’agriculture, la famille s’éloigne des campagnes namuroises et de Bioul, son village d’origine, niché à quelque 20 kilomètres de Namur.

Lambert Douxchamps s’établit en effet comme hôtelier non loin de l’Hospice Saint-Gilles.  » Celui-là même qui abritera le Parlement wallon quelques siècles plus tard « , précise Hervé Douxchamps, historien des familles. Pierre-Alexis, le fils de Lambert, sera introduit dans le milieu du notariat en 1688 grâce à son oncle. Au contraire des avocats, cette profession ne nécessitait pas encore de diplôme universitaire. En payant une coquette somme aux autorités de la ville, Pierre-Alexis acquiert le droit de bourgeoisie, un statut qui lui ouvre de nouveaux horizons professionnels et lui donne accès à une notoriété sociale. Le profil des Douxchamps change du tout au tout en quelques années. Au fil des générations, les activités notariales des membres du clan Douxchamps se doublent de fonctions échevinales. Plusieurs d’entre eux seront bourgmestres, à Vedrin et à Burdinne, durant le xixe siècle.

Fait marquant : à la fin du xviiie siècle, la branche aînée des Douxchamps choisit de rester fidèle au régime autrichien tandis que la branche cadette adopte les règles et les normes des Français, qui occupent la Belgique de 1794 à 1815.  » Cela n’a pas créé de tensions particulières, constate Hervé Douxchamps. Ce fut en tout cas nettement moins problématique que les affaires de succession. »

La filière des notaires disparaît en 1785. Par la suite, le nom des Douxchamps sera étroitement lié au métier d’avocat.  » C’est la profession qui domine dans notre famille. On en compte plus d’une dizaine « , ajoute Hervé Douxchamps. Tandis que la Belgique conquiert son indépendance, la grande bourgeoisie namuroise du xviiie siècle décline. D’autres familles prennent le relais durant le xixe siècle, comme les Fallon, Huart, Wasseige ou Limelette. Les Douxchamps échappent de peu à l’extinction mais perpétuent leur lignée.

Bien plus tard, certains membres de la famille se tourneront vers l’administration ou la justice.  » Mon grand-père fut l’un des premiers à s’intéresser à un autre secteur, la métallurgie en l’occurrence.  » D’autres ont suivi et se sont lancés dans les affaires, l’industrie et le commerce, décloisonnant un peu plus le cercle d’activités de la lignée Douxchamps, au fil du temps.

O. Sta.

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