Culture Sélection

Comme tous les après-midi par Zoyâ Pirzâd

>>> Née en 1952, Zoyâ Pirzâd a réu-ni dans ce recueil 18 nouvelles sur la condition féminine en Iran. Prisonnières des traditions, les héroïnes de ces récits vivent derrière les persiennes d’une nation bâillonnée, mais il leur arrive aussi de caresser quelques rêves chimériques. On les rencontre dans leur cuisine, on les voit préparer les repas en attendant leur mari avant d’aller arroser les fleurs ou épier leurs voisinesà La nouvelliste excelle à saisir un geste, une pensée fugace, un regard qui en dit long. Aux rituels du quotidien, elle ajoute une ironie discrète et, par petites touches, elle parvient peu à peu à exhumer les secrets de ces vies silencieuses. Avec une tendresse exquise. l A. C.

Trad. du persan par Christophe Balaÿ.

Le Livre de poche, 150 p.

Le C£ur cousu par Carole Martinez

>>> Il y a plus d’un siècle, son arrière-arrière-grand-mère, Frasquita Carasco, s’enfuyait à pied de son Andalousie natale avec ses nombreux enfants après avoir été perdue au jeu par son mari. Une histoire folle, et follement romanesque, que Carole Martinez, professeur de français à Paris, se décida un jour à raconter. Une fois achevé, elle alla déposer ce premier et merveilleux roman (entre fable féerique et récit baroque) chez Gallimard. Bien lui en a pris. Depuis février 2007, Le C£ur cousu a récolté huit prix littéraires et plus de 40 000 lecteurs. Un chiffre que la sortie en poche en mars 2009 a déjà plus que doublé. N’hésitez pas à entrer dans la ronde et à accompagner Frasquita dans sa longue marche à travers les terres arides du Sud. Envoûtant ! l m. p.

Folio, 444 p.

Terroriste par John Updike

>>> Le terrorisme est au c£ur de ce roman de politique-fiction où Updike – mort en janvier dernier – regarde son pays avec les yeux d’un musulman fanatisé. Fils d’une aide-soignante irlandaise et d’un Egyptien qui l’a depuis longtemps abandonné, Ahmad, 18 ans, est un garçon déboussolé qui vit dans une banlieue du New Jersey. Afin de combler son manque affectif, il se tourne vers l’imam du quartier : ce fou de Dieu saura confisquer l’âme et le cerveau du jeune homme, lequel déclarera la guerre à l’Amérique, qu’il juge totalement dépravée, interrompra ses études et, manipulé par un groupuscule djihadiste, apprendra à conduire un camion pour faire exploser le Lincoln Tunnel… Ahmad le kamikaze parviendra-t-il à mourir en martyr ? Réponse dans ce roman effrayant, où Updike fait monter le suspense en décrivant la tourmente et les phobies qui ont frappé les Etats-Unis au lendemain du 11 septembre 2001. l A. C.

Trad. de l’anglais (E.-U.) par Michèle Hechter. Points, 322 p.

> À lire aussi

Jour de fête à l’hospice (Pavillons Poche).

Musique et silence par Rose Tremain

>>> Voilà une passionnante reconstitution du Danemark du xviie siècle avec, en plan rapproché, le bon roi Christian IV qui s’ingénie à  » imposer l’ordre sur le chaos  » malgré les intrigues de la cour et les frasques de la capricieuse reine Kirsten. A ce tableau d’une époque troublée la Britannique Rose Tremain ajoute le portrait d’un jeune luthiste, le divin Peter Claire, qui deviendra le mentor du roi et saura le réconcilier avec le ciel. Ce roman historique fait défiler bien d’autres personnages, avec des digressions où se côtoient les instruments de l’astronome Tycho Brahe et les ouvrages de Descartes, les gibets des guerres de religion et le poignard de Hamlet. Un superbe concert baroque. l A. C.

Trad. de l’anglais par Gabrielle Rolin, J’ai lu, 600 p.

Extinction par Thomas Bernhard

>>> Le goût de la litote et des ressassements amers, des phrases à bout de souffle et des monologues exténués, une plongée dans l’Autriche profonde sur fond d’histoires familiales oppressantes, de violents coups de boutoir contre la famille et l’Eglise : dans Extinction, son ultime roman, tout l’univers de Thomas Bernhard (1931-1989) est là, dans sa dimension la plus ouvertement rageuse, ironique et, finalement, salutaire. l B. D.

Trad. de l’allemand (Autriche) par Gilberte Lambrichs. Gallimard, l’Imaginaire, 508 p.

L’Impasse par Antoine Choplin

>>> Aucune indication de lieu ni de temps dans ce troisième roman incandescent d’Antoine Choplin. Mais on comprend vite qu’il pourrait bien se passer en Tchétchénie, dans une ville en ruine. C’est l’histoire d’une amitié entre le soldat russe Oleg Youssov, 20 ans, un colosse spécialiste du lancer de poids, et Timor, étudiant caucasien, passionné d’échecs et fasciné par les sculptures de Giacometti. C’est l’histoire d’une amitié impossible, rattrapée par la barbarie, racontée avec force et pudeur. l D. P.

Pocket, 141 p.

POLARS Frères de Brooklyn par Jason Starr

>>> De Simple comme un coup de fil à Mauvais Karma, Jason Starr, 43 ans, a sacrément renouvelé le roman noir américain. Son art de la manipulation psychologique fait à nouveau merveille dans cette intrigue qui oppose deux camarades d’enfance convoitant la même femme. Sauf que l’un, Jake Thomas, a été sacré star du base-ball en Californie, alors que l’autre, Ryan Rossetti, est devenu peintre en bâtiment et vit toujours à Brooklyn. Jalousie, frustration, sexe, argentà C’est violent, enlevé, délectable ! l D. P.

Trad. de l’anglais (E.-U.) par Marie-Ollivier Caudray, Rivages/Noir, 448 p.

Les Jardins de la mort par George P. Pelecanos

>>> Les choses sont simples. Avec Dennis Lehane (Shutter Island, Mystic River, Un pays à l’aube), George P. Pelecanos est le meilleur auteur de polars américain de la nouvelle génération . Et, puisqu’un bonheur n’arrive jamais seul, ces Jardins de la mort est son roman le plus réussi. Ce qui n’était pas gagné d’avance, car Pelecanos choisit de s’aventurer sur la voie accidentée des récits à points de vue différents et à remontées dans le temps. Ici, l’histoire s’accroche à une série de meurtres non élucidés qui va resurgir vingt ans plus tard et réveiller les fantômes de deux flics et d’un ancien enquêteur. C’est à Washington, comme toujours chez Pelecanos. C’est brillamment écrit, comme toujours chez Pelecanos. C’est passionnant. Oui, comme toujours. l E. L.

Points 416 p.

La Clef des mensonges de Jean-Bernard Pouy

>>> C’était il y a vingt ans. Cette Clef des mensonges recevait le prix du Polar 1989 et consacrait un auteur déjà iconoclaste, capable du moins bon comme du meilleur. Editeur, dénicheur de talents, figure majeure du polar, Pouy livre ici une pochade bien troussée dont le titre est, à lui seul, une invitation à la gambade. La clef en est une vraie, pour l’instant confortablement installée dans l’estomac de l’héroïne assise dans un train et menottée par les gendarmes qui l’escortent. Sauf que cette clef est aussi celle de l’histoire. Evidemment. Reste à Pouy à dénouer une intrigue dont la légèreté cache aussi les drames d’une vie que l’on voudrait sans coups. l E. L.

Folio Policier. 192 p.

Eboueur sur échafaud par Abdel Hafed Benotman

>>> La confirmation d’un écrivain. Un grand. Après un recueil de nouvelles, Les Forcenés, Abdel Hafed Benotman publie cette vraie fausse autobiographie, l’histoire du jeune Fafa Bounoura, gamin mal parti dans la vie et pas vraiment bien arrivé non plus. Les existences cabossées par le bitume de la délinquance, Benotman connaît, lui qui passa dix-sept ans en prison pour divers vols et braquages. Eboueur sur échafaud est un texte balancé comme on jette une bouteille à la mer, entre cri de rage, ironie sur le monde, humour désespéré. Car, oui, le livre est aussi très drôle. Surtout, Benotman réussit à garder le rythme d’une langue parlée qui donne chair à tout ce qu’elle touche. l E. L.

Rivages/Noir, 248 p.

Rituel par Mo Hayder

>>> Ce n’est pas avec ce cinquième polar oppressant et halluciné que la belle Mo Hayder risque de perdre son titre de reine-du-crime-vrai-ment-horrible ! Le sergent Phoebe Marley, alias Flea (Puce), jeune femme fluette de 29 ans, de la brigade criminelle de Bristol, vient de trouver une main humaine par 3 mètres de fond dans le port de la villeà Résultat d’un rituel africain trop gore ? Flea n’aura pas trop de l’aide du commissaire Jack Caffery, bien connu des lecteurs de Mo Hayder, toujours aussi morbide et prenante. Skin, la suite des aventures de ce duo explosif, vient de paraître en grand format. l D. P.

Trad.de l’anglais par Hubert Tézenas. Pocket, 500 p.

GB 84 par David Peace

>>> Pour être honnête, il faut avouer que cet épais roman n’est pas forcément bon à lire sur la plage, entre crème solaire et crème fouettée. Quoique. Car le dépaysement sera total, à moins que vous n’ayez décidé d’un pèlerinage dans le Yorkshire, en Angleterre, là où, le 5 mars 1984, les mineurs se mirent en grève pour dénoncer la volonté de Margaret Thatcher de restructurer les houillères. Découvert avec sa tétralogie noire (1974…), David Peace pousse un peu plus loin les limites de son style, flirtant, ici, avec Ellroy et Dos Passos. GB 84 est un roman, qui vaut tous les documentaires du monde sur le sujet. C’est, surtout, un monument de littérature. l E. L.

Rivages/Noir, 682 p.

essais Race sans histoire par Maurice Olender

>>> Depuis deux siècles, des théories savantes s’efforcent de  » raciser  » les populations, envers et contre toutes les données scientifiques. Dans un recueil d’articles parfois hétéroclite, l’historien Maurice Olender offre un aperçu de cette pensée qui a eu ses degrés dans le raffinement mais une constante dans l’argumentation : chercher l’indélébile sous l’historique. C’est  » l’instinct hébreu  » chez Renan,  » la constitution mentale d’un peuple  » chez Le Bon, ou, plus récemment, la dérive des études indo-européennes. La mise en lumière d’un tronc commun à la plupart des langues de l’Europe, de l’Inde et de l’Iran continue de donner lieu à d’improbables reconstitutions nostalgiques : comme celle d’une admirable société de druides et de guerriers, à la fois vérité profonde et avenir de l’Occident. Contre cette nouvelle mythologie, le livre offre un excellent antidote pas tombé dans la marmite de potion magique :  » Ce que j’entrevois du monde indo-européen, confie-t-il, m’aurait fait horreur.  » l pH. c.

Points Essais, 432 p.

Sagan à toute allure par Marie-Dominique Lelièvre

>>> A la longue, les mythes peuvent devenir fatigants. Celui de Françoise Sagan – tôle froissée, nuits blanches et plume au galop – n’échappe pas à la règle. Il était temps qu’une biographie dresse un portrait sans fard de l’icône des sixties. Le Sagan à toute allure de Marie-Dominique Lelièvre est un modèle de vivacité et de précision et, même si là n’était sans doute pas son but, de cruauté. On y découvre que la déchéance de la romancière – addictions diverses et difficultés à écrire – débute quelques années seulement après le triomphe de Bonjour tristesse. Mettant agréablement en scène ses rencontres avec les témoins, l’auteur signe une biographie sans tabou, largement impudique et désespérante : on ne souhaite à personne la vie de Françoise Sagan. l J. D.

Folio, 416 p

Le Multiculturalisme par Patrick Savidan

>>> Philosophe, président de l’Observatoire des inégalités, l’auteur propose d’aborder la diversité ethnoculturelle avec une hauteur bienvenue : réfléchir en termes de théorie politique et non à partir de situations particulières. Il analyse le glissement progressif de l’Etat-nation, garant d’une homogénéité sociale, au modèle  » multiculturaliste « , apparu aux Etats-Unis, au Canada et en Australie dans les années 1960. Pour ce nouveau modèle, l’Etat doit reconnaître la multiplicité des communautés et y accorder raisonnablement le droit commun. Exercice délicat – rappelons l’affaire du foulard islamique – qu’un certain fondamentalisme républicain ou laïque ne favorise pas. Un détour par la pensée libérale américaine permet de définir sous quelles conditions le multiculturalisme peut être un approfondissement de la démocratie et non sa négation. l ph. C.

PUF, Que sais-je ?, 127 p.

Récits d’humanisme par Michel Serres

>>> Souvenirs personnels, scénettes fictives et méditations philosophiques composent le quatrième et dernier volume du Grand Récit de l’humanité que le philosophe s’est mis en tête de raconter. La forme narrative permet d’échapper à la froideur du concept. Ce récit, Michel Serres le veut plus large que La Légende des siècles, plus universel que nos mythes nationaux, ouvert aussi bien à l’histoire naturelle qu’à la physique du globe. Dans ce projet démesuré, qui rappelle Bergson, il s’agit moins de définir ce qu’est notre humanité que de raconter les multiples embûches dont est faite son histoire. Avec son style chatoyant, le livre séduit et intrigue. l ph. C.

Le Pommier, 244 p.

Le Vice de la lecture par Edith Wharton

>>>  » Peu de vices sont plus difficiles à éradiquer que ceux qui sont généralement considérés comme des vertus. Le premier d’entre eux est celui de la lecture.  » C’est peu de dire qu’il est provocateur ce petit texte de la célèbre romancière américaine Edith Wharton (1862-1937), paru en 1903 dans une revue littéraire. Publié en français pour la première fois, il jette un pavé dans la mare en dénonçant férocement cette obligation de lire les livres à la mode, ô combien préjudiciable à la littérature et fatale à l’écrivain… Un point de vue peut-être contestable, mais une bonne leçon pourà la critique littéraire ! l D. P.

Trad. de l’anglais (E.-U.) par Shaïne

Cassim, Ed. du Sonneur, 48 p.

Teilhard de Chardin par Jacques Arnould

>>> Le célèbre jésuite paléontologue (1881-1955) espérait réconcilier la science et la religion dans une vision cosmique du christianisme. Homme de foi et de feu, le père Teilhard fouilla le désert des Ordos à la recherche des ancêtres de l’homme, participa à la Croisière jaune de Citroën, croisa Henry de Monfreid en Ethiopie, sillonna à pied le Cachemire, l’Afrique du Sud. Sa vie fut à la fois dans le siècle et sous les étoiles. Mais, à l’intérieur d’une Eglise encore imperméable à la théorie de l’évolution, le prix à payer fut élevé : l’interdiction de publier et l’exil, en Chine puis aux Etats-Unis. Voici rééditée la première biographie critique de cet immense scientifique, évitant l’hagiographie et ne faisant l’impasse sur aucune question délicate, comme celle de l’eugénisme. l ph. C.

Perrin, Tempus, 412 p.

Communauté, société, culture. Trois clefs pour comprendre les identités en conflits par Maurice Godelier

>>> Comme toujours avec Maurice Godelier, même quand c’est court, c’est très bon. Dans cette petite conférence, le grand ethnologue souligne l’irremplaçable apport de sa discipline pour comprendre le devenir des sociétés humaines et les replis identitaires contemporains. Partant des rites d’initiation des Baruya de Nouvelle-Guinée, Godelier montre que ce ne sont ni les rapports de parenté (Lévi-Strauss) ni les rapports de production (Marx), mais seulement les rapports politico-religieux qui permettent de comprendre la naissance des sociétés. On regrettera seulement le prix élevé du volume en regard de sa brièveté. l ph. C.

CNRS éditions, 64 p.

Le Goût des îles grecques Textes choisis et présentés par Annie Menigaud

>>> Cyclades, Ioniennes, Sporadesà Les îles grecques se comptent par milliers, mais seulement 227 sont habitées. Elles ont été romaines, byzantines, vénitiennes ou génoises, anglaises, italiennes, ont subi les violences de la nature et de l’Histoire. Terres égarées dans l’immensité azur, entre ciel et mer, elles suscitent toujours le désir. C’est bien ce que disent ces textes d’Homère, de Cavafy, Henry Miller, W. G. Sebald, Albert Cohen, Marguerite Yourcenar, entre autres. Une invitation au voyage, évidemmentà

l D. P.

Mercure de France, 126 p.

Les Morot-Chandonneur par Philippe Jullian et Bernard Minoret

>>> A toutes les victimes du fameux Lagarde et Michard, on ne saurait trop recommander la lecture des Morot-Chandonneur de l’écrivain dandy Philippe Jullian et de l’historien Bernard Minoret. Paru pour la première fois en 1955, ce drôle de feuilleton sur une grande famille française (totalement fictive) est surtout le prétexte à une cinquantaine de pastiches hilarants de monuments de la littérature nationale, de Sade à Ionesco en passant par Flaubert, Bernanos ou Montherlant. Un bon moyen de rire de ses classiques. Et de se venger de ses cours de françaisà l B. L.

Grasset, Cahiers rouges. 292 p.

Interrogatoires de Dashiell Hammett

>>> C’est un petit livre pour l’homme mais un grand livre pour l’humanité. Interrogatoires rassemble trois textes, dont un inédit, qui, tous, ont à voir avec les relations, pas vraiment sympathiques, entre l’écrivain Dashiell Hammett et les activités antiaméricaines dirigées par l’élégant Joseph McCarthy, aux Etats-Unis, dans les années 1950. Ces trois interrogatoires – 9 juillet 1951, 24 mars 1953, 26 mars 1953 – sont de véritables moments d’histoire, et pas seulement littéraire. Hammett, dont on sait aujourd’hui les liens qu’il entretenait avec le Parti communiste américain de l’époque, révèle une personnalité d’homme libre et droit qui jamais ne trahira ses idées et ses amis. l E. L.

Trad. de l’anglais (E.-U.) par Natalie Beunat. Allia, 95 p.

Le Vide et le plein. Carnets du Japon 1964-1970 par Nicolas Bouvier

>>> Que veut dire aimer un pays inconnu ? Certainement pas s’émerveiller de chaque trait original pour y dissimuler son propre narcissisme. Du Japon, où il vécut deux années avec femme et enfant, l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier (1929-1998) se plaint tout le temps. Les névroses d’un pays fermé sur lui-même, ses courbettes polies et son zen essuie-tout : c’est peu de dire que l’écrivain suisse ne partage pas la fascination de certains intellectuels occidentaux. Pas de oh ! devant les sanctuaires shintos, pas de ah ! devant les paysages délicats. Et pourtant, le Japon infuse lentement en lui. Toujours précis, le trait poétique redessine le réel et en révèle une vérité drôle ou mystérieuse. Le résultat est une chronique passionnante, car complètement subjective, où l’auteur développe sa conception radicale du voyage. l Ph. c.

Folio, 258 p.

L’Art contemporain exposé aux rejets par Nathalie Heinich

>>> Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, étudie les réactions du public aux £uvres d’art d’aujourd’hui. L’Art contemporain exposé aux rejets, publié en 1997, est son premier essai sur le sujet. Face à l’emballage du Pont-Neuf par Christo ou aux fameuses colonnes de Buren, ce sont en général des réactions de rejet ou d’incrédulité, mises en perspective avec tact par l’auteur. Ces études passionnantes – et souvent hilarantes – n’ont rien perdu de leur acuité. Elles permettent en outre de s’interroger sur la valeur de cet art pour le moins controversé.

l B. D.

Hachette Pluriel.

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