Courtoisie linguistique (suite)

Monsieur De Vos [Forum du 27 août] nous parle de courtoisie mais nous traite de fascistes ! L’endoctrinement au sein de l’école en serait l’origine. C’est bien mal connaître les Wallons. A l’école, il y a 20 ans, je n’ai que rarement entendu l’expression de  » langue barbare « . Une telle expression ne venait qu’exceptionnellement aux lèvres d’une minorité d’élèves pour expliquer, avec humour, leur refus d’apprendre le néerlandais. Ils visaient la langue néerlandaise, pas les Flamands ! Il faut dire que motiver des gens à apprendre une langue qui n’est utile qu’aux Pays-Bas, ou pour travailler à Bruxelles, ce n’est pas facile. Ah oui, il y a la Flandre ? Mais un Ostendais n’est pas sûr d’être compris par un Limbourgeois ! Alors, que dire d’un Wallon qui écoute un Ostendais ! ? L’anglais, l’italien, l’allemand ou l’espagnol avaient beaucoup plus la cote.

De nos jours, l’école a évolué ; on ne compte plus celles proposant une immersion en néerlandais, entre autres à Namur, et elles font classes combles ! Quant au fait de parler de nos origines romaines aux élèves, quoi de plus normal ; c’est de l’histoire. Ne parle-t-on pas de la bataille des Eperons d’or dans les écoles flamandes ? Et que dire de votre référence à l’extrême droite ! Regardez donc les résultats électoraux avant d’écrire ! Un fascisme linguistique ? Mais qui donc organise les fêtes de l’Yser, ou le Gordel ? Avez-vous déjà vu une plaque indicatrice où Brussel avait été tagué ? Non, c’est toujours le nom de ville en français qui l’est ! Bonjour la courtoisie ! Est-ce en Wallonie que l’on vérifie la connaissance de la langue pour ceux qui veulent s’y installer ? Avez-vous des exemples de Flamands vivant chez nous, mal accueillis ? Existe-t-il une sorte de TAK en Wallonie ? Que nenni ! Le Wallon est accueillant, c’est connu et il n’y a pas (encore) de mouvement de fascisme linguistique. Au contraire, le Wallon se met de plus en plus au néerlandais (symptomatiques : la RTBF se met à sous-titrer les interviews plutôt que de les traduire ; à Durbuy ou à La Roche, les restaurateurs parlent d’abord néerlandais à leurs clients). Mais sans doute est-ce trop tard.

Il y a un peu plus de 100 ans, notre langue était encore le wallon. La bourgeoisie (entre autres flamande) et le pouvoir en place, francophones, nous ont imposé d’apprendre le français à l’école. La génération de mes grands-parents est la première à avoir parlé exclusivement le français à ses enfants. Nous n’en avons pas gardé ranc£ur vis-à-vis des Français, ni de l’Etat belge. [… ]

Il n’est pas donné suite aux lettres ouvertes ou portant des adresses incomplètes. La rédaction raccourcit certaines lettres pour permettre un maximum d’opinions.

L.M., Hannut, par courriel

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