Coup d’arrêt pour la chasse à la glu

Enduire des tiges de colle pour capturer les oiseaux qui s’y posent. La pratique, cruelle, bannie depuis 2009 par une directive européenne, restait autorisée en France « par dérogation ». Arguant – à tort – qu’elle ne nuit qu’aux grives et merles et, surtout, sensible aux pressions du lobby des chasseurs, le gouvernement fixait chaque année par arrêté le nombre de spécimens pouvant être capturés par département, pour un total d’un peu plus de 40 000 oiseaux. Bonne nouvelle: le président Macron a décidé en août de suspendre cette année la chasse à la glu pour les grives et les merles.

La décision a ravivé les tensions entre pro et antichasse puisqu’elle s’est accompagnée d’une espèce de donnant-donnant: une nouvelle autorisation a été accordée à la chasse aux tourterelles des bois, oiseau migrateur menacé d’extinction et classé sur les listes rouges de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Maigre consolation: les quotas accordés aux chasseurs français atteignaient jusqu’à 90 000 « prélèvements » en 2018. Ils ont été réduits à 17 460 pour 2020. Avant que le Conseil d’Etat, saisi par plusieurs associations, suspende, en septembre, la chasse pour toute la saison.