Compléments sur le verbe (1)

Le dossier consacré à l’orthographe dans Le Vif/L’Express du 8 mars m’a sérieusement interpellé – et c’est un doux euphémisme. J’ai connu les joies et les peines du métier d’enseignant dont l’âge m’a distrait il y a dix-sept ans. Les mêmes questions se posaient déjà à un degré sans doute moindre. Mais les élèves commençaient à se  » désorthographier « . Depuis, la belle écriture a vécu un véritable tsunami. Pour y remédier, on a introduit de timides réformes qui n’ont pas connu le succès escompté. Pourquoi ? Les principaux réformateurs étaient belges. L’Académie française étant le juge suprême en la matière, il est compréhensible qu’elle ait eu quelques réticences à adopter une manoeuvre actionnée par  » de petits Belges « . Entre-temps, en Belgique, la réforme faisait timidement ses premiers pas à cause du manque de formation de ses professeurs en la matière. […] Dans votre article, vous vous demandez quelle solution adopter. Evidemment, il n’y en a pas qu’une. Permettez-moi de vous en citer une série […] : restaurer un brin de rigueur (et pas seulement en orthographe) ; développer l’amour de la langue française ; dissocier l’orthographe de la sanction ; éviter que la dictée serve à juger, c’est la pire des craintes des élèves ; instaurer une épreuve d’orthographe éliminatoire à l’entrée des écoles qui forment des enseignants. […]

Il faudrait que nos têtes blondes se réapproprient les compétences suivantes : lire, résumer un texte, exprimer clairement une idée, la rédiger, écrire lisiblement, retrouver le plaisir de sa langue (jeux de mots, impros, discussions…) Qui peut les y aider ? Il ne reste plus que l’école qui soit capable d’assumer cette mission. Mais il faut le vouloir !

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