Eloi Laurent pointe la responsabilité dans la crise de la coopération des Gafam, qui n'ont jamais aussi peu payé d'impôts. © GETTY IMAGES

Comment résoudre la  » crise de la coopération « 

Derrière un titre un peu austère, L’impasse collaborative. Pour une véritable économie de la coopération (Les Liens qui libèrent, 188 p.), l’économiste Eloi Laurent propose un essai éclairant sur la  » crise de la coopération « . Il distingue celle-ci de la collaboration :  » La coopération […] désigne bien autre chose que la simple aptitude à mettre en commun ses forces et ses neurones pour survivre et procréer. Elle vise à cerner la capacité distinctive des humains à s’associer pour apprendre et connaître, et non pas seulement pour vivre ni même pour faire.  » Le professeur d’économie écologique à Sciences Po – Paris et à l’université de Stanford identifie trois causes à crise :  » l’épidémie de solitude  » provoquée notamment par la connexion numérique qui apparaît, selon lui, comme le symptôme de la déconnexion sociale ; les  » passagers clandestins « , soit  » ceux qui parviennent à bénéficier des infrastructures, des services publics et des systèmes de régulation, assis sur le fonctionnement fiscal et social sans en assumer le coût sur le plan personnel  » ; et la course de vitesse entre transition numérique et transition écologique, l’auteur proposant de décélérer la première afin d’accélérer la seconde. L’alerte d’Eloi Laurent à l’atrophie de la coopération, dont on pourra éventuellement discuter l’ampleur, interroge en tout cas la vitalité future de la démocratie. En 2000 déjà, le sociologue américain Robert Putman établissait que le dépérissement du capital social était source d’affaiblissement de la participation politique et de l’engagement civique.

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