Le fascisme de Benito Mussolini se fondait sur l'idée d'un chef charismatique. Pourrait-il renaître ? © belgaimage

Comment reconnaître le fascisme

Décédé en février 2016, le linguiste Umberto Eco avait prononcé, en avril 1995 à l’université new-yorkaise de Columbia, un discours sur le fascisme à l’occasion du 50e anniversaire de la libération de l’Europe par les troupes alliées. Les éditions Grasset ont pris l’initiative, pertinente vu le contexte politique ambiant, de le republier sous le titre Reconnaître le fascisme (56 p.). L’auteur italien puise dans ses souvenirs d’enfance pour rappeler au lecteur contemporain parfois oublieux ce qu’est la dictature :  » Je vis les premières photographies de l’Holocauste et en compris la signification avant que d’en connaître le mot. Je me rendis compte de quoi nous avions été libérés.  » Mais si  » il y eut un seul nazisme « ,  » on peut jouer au fascisme de mille façons, sans que jamais le nom du jeu change « . Pour mieux le combattre et le prévenir, Umberto Eco énonce ensuite une série de conditions de  » l’Ur-fascisme, le fascisme primitif et éternel « . Certaines font écho à l’actualité française : le culte de la tradition, le refus du modernisme,  » l’action pour l’action  » qui implique le rejet de la réflexion et de la culture, le désaccord perçu comme une trahison, l’appel aux classes moyennes frustrées, l’obsession du complot, le populisme qualitatif… Un petit essai précieux et à méditer.

Gérald Papy

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