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Comment déconfiner ?

C’est à un processus inédit que se livre le gouvernement actuel. Déconfiner un pays mis sous cloche depuis plus de cinq semaines déjà. La tâche s’avère délicate.

Ce vendredi 24 avril en soirée, la Belgique sera suspendue aux lèvres de Sophie Wilmès. Après un nouveau Conseil national de sécurité qu’on imagine long, animé, compliqué, la Première ministre indiquera la direction que prendra le déconfinement, maintenant que la propagation de l’épidémie ralentit enfin. Un scénario de sortie de crise que tout le monde attend avec impatience. Avec des dates et l’allègement de certaines mesures. Et surtout un premier espoir d’entrevoir l’après-Covid-19.Les questions restent cependant nombreuses (lire par ailleurs).

Sanitaires, évidemment. L’épidémie restera-t-elle sous contrôle ? Evitera-t-on une saturation des soins intensifs en cas de recrudescence du virus ? Pourra-t-on empêcher une deuxième vague d’infections ? Comment savoir si on est immunisé ? Devrons-nous porter des masques ? Si oui, où s’en procurer ? Faut-il s’attendre à une deuxième période de confinement ?

Economiques. Quels secteurs rouvriront les premiers ? Le droit passerelle sera-t-il prolongé ? Sur quelles aides compter ? Combien de temps le télétravail sera-t-il recommandé ?

Quotidiennes. Pourrons-nous sortir des frontières belges cet été ? Les stages et les camps de vacances seront-ils autorisés ? Est-ce que des manifestations culturelles pourront avoir lieu ?

Académiques. Les enfants reprendront-ils le chemin de l’école ? Si oui, quand ? Pour y faire quoi ? Avec quelles mesures de sécurité pour les élèves et les enseignants ?

Etc.

Toutes ces questions n’auront pas une réponse tranchée ce vendredi, car déconfiner s’avère autrement plus compliqué que confiner tout un pays. On peut s’attendre à ce que des plans, des scénarios, des modalités soient mis en avant. Car ce que les autorités veulent éviter par-dessus tout, c’est le fameux  » stop and go « . Autrement dit : lâcher du lest pour ensuite devoir faire marche arrière. D’où une prudence de Sioux et des annonces qui ne pourront être faites qu’au compte-gouttes.

Une certitude en tout cas : pas de levée du confinement sans tests ni tracking social. Et là également, les questions restent nombreuses. Quand disposerons-nous de suffisamment de tests ? Qui sera testé en premier ? Que faire avec les porteurs sains ? Quant au tracking social, comment l’organiser ? Comment convaincre la population d’y participer, de télécharger une app qui dira tout de ses déplacements et de ses interactions sociales ? Comment garantir que l’anonymat des données sera préservé ?

La tâche s’annonce ardue et pour la mener à bien, une personne est à l’avant-plan : Sophie Wilmès, une Première ministre qui ne veut rien laisser au hasard (lire son portrait page 44). On dit d’elle qu’  » elle est convaincue par l’intelligence collective « . Qu’elle écoute, beaucoup. Pose des questions, énormément. Puis tranche, seule. Mais pas avant d’avoir contrôlé chaque détail.

En ces temps de crise, Sophie Wilmès travaille donc comme à son habitude. Rigoureusement. Analytiquement. Prudemment.  » Peut-être trop.  » Son plan de déconfinement sera forcément pesé à la virgule près.

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