Città Verde va sortir de terril

Rebaptisé Città Verde dans sa dernière version corrigée, le mégaprojet de l’investisseur italien Gino Moro vient de recevoir le permis unique indispensable pour entamer les travaux. D’ici à 2012, la métamorphose de la commune carolo oubliée devrait être achevée. Si les banques suivent.

ça y est ! Ils ont leur permis. La paire Gino Moro/Robert Marlier, réunis dans la SA Citadelle depuis 2003 (date de l’achat des quelque 60 hectares de terrains pollués), commençait à en douter, sous le joug des nombreuses attaques des classes moyennes locales, de la ville de Namur et du ministre de tutelle, André Antoine en personne. La page est déjà tournée :  » Depuis quelques jours, on a pas mal d’appels de fonds étrangers. Et vu l’ampleur du projet, on ne serait d’ailleurs pas contre le fait de s’associer à un partenaire, de préférence belge « , lâche un souriant Robert Marlier.

Le bras droit de Gino Moro savoure la nouvelle à sa juste mesure.  » M. Moro a mis 22 millions d’euros de sa poche dans ce projet un peu fou. Il a hypothéqué ses biens personnels pour arriver à financer l’opération. Aujourd’hui, on souffle. On va reprendre contact avec nos deux partenaires bancaires, Cividale Unicredito et Aareal Bank, et on va lancer les démarches auprès des sociétés de construction partenaires. « 

Parmi les noms cités, les entreprises BPC, Galère et Benoît. C’est qu’il en faudra des machines et des hommes pour transformer le site de charbonnage (limite Fleurus, sortie 15, autoroute E 42) en un lieu de vie susceptible de séduire habitants et clients. Reste également à achever le montage financier de l’ensemble de ce mégaprojet mixte et vert (commercial, services et logements).  » Un projet que nous avons revu de fond en comble, en diminuant le nombre de magasins (68) et de parkings (2 500), pour décrocher notre visa « , résume Robert Marlier, confiant d’offrir cette ville du futur à sa région d’ici à trois ans.

Il faudra montrer patte verte

Au programme : toitures vertes, panneaux photovoltaïques, récupération des eaux de pluie, circulations piétonnes sous verrière ouverte. Mais aussi : gare de bus, hôtel, crèche (140 places), salles polyvalentes, commissariat, immeubles d’appartements et quartier résidentiel (60 % de maisons individuelles). Enfin, tout sera piétonnier sur le site commercial en surface et tous les parkings seront souterrains.

Qu’on se le dise : les entreprises désireuses de s’installer sur le site voisin du futur Ecopole carolo (150 ha), à cheval sur les 3 communes de Farciennes, Aiseau-Presles et Sambreville, devront s’armer de vert elles aussi. Pas de zoning  » classique  » donc sur ces anciennes friches industrielles, mais un parc d’activités économiques développé dans le respect de l’environnement. Les critères d’accessibilité sont déjà cadrés par l’intercommunale Igretec, qui porte le projet : l’entreprise devra se construire et produire  » vert  » pour avoir son visa, selon Nathalie Czerniatynski, responsable du développement stratégique pour Igretec.

Le développement du parc économique se fera également dans une optique durable, des travaux d’assainissement des lieux à la production d’énergie par panneaux photovoltaïques. Budget : 47 millions d’euros. Igretec annonce 3 500 emplois directs et de nombreuses retombées pour le commerce local. Le transport ciblera aussi les modes doux comme la voie d’eau, et des passerelles pour piétons seront également construites.

Le gouvernement wallon devrait remettre son avis définitif pour la fin mai. Suivra le dépôt du permis de bâtir.  » Les démarches administratives sont longues, mais nous espérons proposer la vente des premiers terrains aux entreprises d’ici à trois ans « , conclut Nathalie Czerniatynski. l

Ph. C et C.W.

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