Chômage des non-diplômés La Belgique mal lotie

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

L’OCDE appelle à investir davantage dans les études supérieures pendant la crise. Mais elle met en garde contre les problèmes de financement et de qualité des universités.

Publiée le 7 septembre, l’édition 2009 des Regards sur l’éducation de l’OCDE intéressera les décideurs politiques (auxquels elle s’adresse) mais aussi les chefs d’entreprise, les enseignants, les étudiants… Que nous dit ce rapport de plus de 500 pages au regard de la crise ? Que les inégalités vont s’accroître davantage.  » Les impacts sur le marché du travail sont lourds de conséquences, mais les impacts sociaux potentiels pourraient se révéler encore plus durables « , résume Barbara Ischinger, directeur de l’éducation à l’OCDE.

Dans tous les pays de la zone, la crise a aussi rappelé que le chômage des jeunes est dû à un manque de qualification. Oui, les pouvoirs publics ont réussi au-delà de leurs espérances à faire passer le message de l’importance du diplôme, mais ne sont pas parvenus à enrayer l’échec scolaire. La proportion d’élèves francophones qui, par exemple, quittent l’école secondaire sans diplômes est d’environ 30 % ! Or ils gagnent à poursuivre leurs cursus, surtout en temps de crise. Pour autant, dit l’OCDE, un diplôme supérieur est plus ou moins  » rentable « , selon les pays. Chez nous, l’investissement est plus attractif qu’en France, en Allemagne, en Suède ou au Danemark, par exemple. Pour estimer la rentabilité de l’éducation, l’OCDE a pris en compte les coûts (frais de scolarité, manque à gagner pendant les études…) et les bénéfices (salaires plus élevés, moindre chômage…) investis dans l’allongement des études.

Le précieux papier continue d’apporter également un gain financier personnel : les diplômés belges du supérieur perçoivent des salaires au moins 40 % plus élevés que ceux qui n’ont pas terminé l’école secondaire. Mais il est surtout un gain en termes de retombées économiques : les hautes études rapportent plus au pays qu’elles ne lui coûtent.

Les salariés de l’avenir

Pour les étudiants belges, un meilleur niveau d’éducation procure avant tout un gage de protection contre le chômage.  » Plus on a de diplômes, plus les probabilités d’être au chômage se réduisent « , constate l’organisation. En Belgique, en Hongrie, en Slovaquie, en République tchèque et en Turquie, 50 % des non-qualifiés subissent un chômage, un pourcentage de 10 points supérieur à la moyenne de l’OCDE.  » La croissance économique peut caler si elle ne trouve pas la force de travail compétente lors du redémarrage. En période de difficultés, quand les entreprises licencient, il faut considérer les nouveaux chômeurs comme les salariés potentiels de l’avenir. Préparons-les, formons-les. « 

Soraya Ghali

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