Ces  » derby girls  » qui font crisser les rollers

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Le roller derby, tout droit venu des Etats-Unis et réservé aux filles, explose chez nous. Attention, chaud devant : ça fonce, ça joue des coudes et ça tombe…

Elles ont un look à la pom-pom girl : minishort satin, bas résilles et top bleu… Avec de solides protections. Les  » Namur Rollers Girls  » font partie des dix équipes belges de roller derby. Règles du jeu : cinq joueuses de deux équipes s’affrontent sur leurs rollers en quad dans un terrain ovale de 16 mètres sur 26. Deux sprinteuses ou  » jammeuses  » s’élancent quelques mètres derrière le  » pack « , dans lequel figurent quatre filles de chaque équipe, les bloqueuses. Leur objectif : empêcher la jammeuse adverse de franchir le pack. Si celle-ci réussit à le traverser, elle marquera des points pour son équipe à chaque passage supplémentaire. Les manches, très intensives, durent deux minutes dans un match d’une heure.

Les seize filles de Namur organisent des journées de recrutement. Car, si les équipes foisonnent aux Etats-Unis depuis le début des années 2000, ce sport de contact n’a fait chez nous son entrée qu’en 2010. Notamment grâce au film Bliss, de Drew Barrymore, dans lequel une jeune fille décide d’intégrer une équipe de roller derby.  » C’était un sport fait pour moi, raconte Odile, 21 ans et capitaine enthousiaste de la bande. J’ai toujours été un peu garçon manqué et je fais du roller depuis mes 6 ans. Mais je ne savais pas si ça existait en Belgique. J’ai fait quelques recherches avant d’intégrer l’équipe de Namur, créée en mars 2011. On s’entend super bien avec les autres équipes de Belgique et d’Europe. On forme presque une famille !  »

 » Les bleus, nos fiertés « 

Pour devenir une  » derby girl « , pas besoin d’avoir un grand gabarit ou un caractère extraverti.  » Le roller derby, ça permet d’avoir une autre personnalité, résume Marie, co-capitaine de la bande. Il y a des filles très réservées parmi les attaquantes sur la piste.  » Chacune adopte aussi un surnom, autre tendance typiquement US :  » Lady Bhurt  » pour Marie,  » El Mo Gwaï  » pour Odile. Seul critère, ne pas avoir peur d’être envoyée au tapis, quitte à se faire un peu mal.  » On apprend d’abord aux filles à bien tomber pour qu’elles soient rassurées. Les bleus, ce sont un peu nos fiertés : on se les montre, on les photographie ! « 

Derrière cette brutalité apparente, l’ambiance est très fair-play et il reste une belle part de féminité.  » Le look pom-pom girl est le moyen de montrer qu’on peut se donner sur le terrain tout en restant sexy.  » Il n’y a pas encore de centre spécialisé en roller derby chez nous. Les nouvelles apprennent donc grâce à l’expérience des anciennes, via des vidéos ou lors de  » bootcamps « , des stages dispensés un peu partout en Europe. Les plus motivées doivent se farcir cinquante pages de règlement.

L’objectif des  » Namur Roller Girls  » : participer à un tournoi Benelux en novembre. Pour être prêtes, elles s’entraînent cinq heures par semaine. Bientôt, elles pourront compter sur les petites nouvelles, conquises par l’atmosphère bouillonnante sur la piste et conviviale en dehors.

CHRISTOPHE LEROY

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