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Dix pistes pour tenter d’arrêter sa dépendance aux métaux rares

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Pour casser la dépendance aux métaux rares, il n’y a pas de solution miracle. Mais il y a des pistes, à tous les niveaux de pouvoir. En voici dix.

Du consommateur aux pouvoirs publics en passant par les entreprises, tous disposent de leviers pour briser les tensions liées à l’exploitation des métaux rares. Petit tour d’horizon.

Au niveau industriel

1 Repenser la conception des produits dans le chef des fabricants d’équipements électroniques : développer des techniques qui favoriseront le recyclage, faciliteront la séparation des métaux alliés et nécessiteront moins de matières critiques. Le Fairphone, ce smartphone réparable, modulable, écoresponsable, recyclable et équitable en est un exemple.

2 Développer, pour les ingénieurs, la formation à l’ écoconception.

3 Lutter contre l’obsolescence programmée, ce qui implique, par exemple, d’interdire les produits dont les batteries ne seraient pas amovibles.

Au niveau des consommateurs

4 Conserver ses appareils électroniques jusqu’à la fin de leur vie ou se séparer des gsm, tablettes et autres PC qui dorment dans les tiroirs ou à la cave pour les recycler. En Belgique, 2,5 millions de gsm sont inutilisés.

Dix pistes pour tenter d'arrêter sa dépendance aux métaux rares
© SOURCE : LES AMIS DE LA TERRE

Au niveau des pouvoirs publics

5 Favoriser le recyclage : en Belgique, 45 % des déchets électriques et électroniques sont recyclés. La récupération des déchets électroniques dans les villes, appelée urban mining, est intéressante. Ainsi, parmi d’autres exemples, les médailles des prochains Jeux olympiques, à Tokyo, en 2020, seront produites à base d’équipements informatiques recyclés.

6 Favoriser la recherche de produits de substitution aux métaux rares.  » Des recherches sont en cours pour diminuer la quantité de cobalt dans les batteries « , indique Patrick Van den Bossche, directeur du centre d’expertise Environnement de la fédération Agoria (qui regroupe et défend les entreprises de l’industrie technologique). Dans ses moteurs, le constructeur Toyota a remplacé le néodyme fairbore, terre rare, par du lanthanum et du cerium, moins chers et moins rares. Panasonic, partenaire du groupe Tesla, cherche à développer des batteries sans cobalt.  » Toute l’électronique actuelle, basée sur le silicium et une série d’autres minéraux, est vouée à disparaître à terme à cause de sa non-recyclabilité, assure Grégoire Wallenborn, chercheur à l’Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire (ULB). Il faut dès maintenant orienter les recherches vers le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le phosphore et le soufre, les éléments chimiques qui constituent les êtres vivants.  »

7 Mieux informer les consommateurs en appliquant sur chaque appareil électronique un indice de recyclabilité ainsi que des détails sur leur composition en métaux rares et sur leur origine.

8 Créer un ministère des Ressources naturelles, disposant d’un observatoire qui informerait en continu les industriels sur la situation, sur les recherches en cours et sur les produits.

9 Repenser l’ exportation des déchets électroniques vers l’Afrique, où ils disparaissent dans des filières non contrôlées, sans mesures de protection humaine ni environnementale.

10 Améliorer le recyclage des métaux présents dans les voitures : les véhicules sont recyclés à 93 % mais les métaux rares se trouvent dans les 7 % restants. Le retraitement des batteries électriques est déjà une réalité, notamment chez Umicore, l’ex-Union minière, entreprise belge de production de métaux.

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