Carnet d’épargne : cela bouge

Entre les offres des grandes banques et celles des  » francs-tireurs « , l’écart se resserre fortement. Il reste toutefois suffisant pour que vous soyez infidèle à votre banquier de famille.

Il y a un an, le rendement maximal que proposaient les grandes banques pour un carnet d’épargne plafonnait à 2,5 %, alors que deux petites institutions au moins permettaient d’obtenir plus du double. Les choses ont fortement évolué ces derniers mois. D’une part, la meilleure offre du marché, celle de Cortal, n’est plus  » que  » de 4,25 % (prime comprise) et les deux trublions d’hier, Finansbank et DHB Bank, rentrent petit à petit dans le rang. Si l’on ne tient compte que du taux de base, elles restent cependant les plus avantageuses avec un rendement respectif de 3,10 et 3 %. D’autre part, deux grandes banques ont revu leur tarification à la hausse : la BBL (avec 2 + 2 %) et Fortis Banque (2 + 1 %). Il n’est cependant pas aisé de faire la part des choses car il existe deux types de primes (fidélité et accroissement).

Le zapping bancaire n’en reste pas moins intéressant. Pour un dépôt de 10 000 euros restant six mois en compte, un taux de 4 % (prime d’accroissement comprise) procure un intérêt de 200 euros, alors que, si l’on se contente de 2,5 %, le gain n’est plus que de 125 euros.

Ne surchargez pas pour autant votre carnet d’épargne. Aux yeux des professionnels, le compte d’épargne doit rester un matelas de sécurité très facilement mobilisable. Estimations les plus courantes : au minimum 7 500 euros pour un isolé et au maximum 20 000 euros pour un ménage avec deux enfants, si c’est possible, bien sûr.

Pour l’épargne excédant ces seuils, il est possible d’investir de manière plus rentable et sans pour autant geler son argent. Rappelons d’ailleurs que 20 000 euros est le montant maximal actuellement couvert par le Fonds de garantie en cas de faillite de la banque.

Autre modification intervenue récemment : le plafond pour l’exonération du précompte mobilier de 15 % a été porté à 1 470 euros d’intérêts par an (par famille en principe). Avec un taux global de 3 %, cela correspond à un dépôt de 49 000 euros. Au-delà, l’intérêt perçu sera frappé du précompte mobilier.

D’autres choix ?

Que faire de votre épargne à court terme qui excède le niveau que vous vous êtes fixé ? A dire vrai, vu sous l’angle de la sécurité de l’argent déposé, le compte d’épargne ne connaît que deux vrais concurrents : les comptes d’assurances et les sicav de trésorerie.

Comptes d’assurances. Les assureurs présentent quelquefois leurs comptes comme des  » clones  » des carnets de dépôts des banquiers. Les choses sont cependant assez différentes. En matière de versements, les assureurs exigent souvent des montants minimums, du moins au départ, ainsi que des frais d’entrée, variables d’une compagnie à l’autre. Pour ce qui est des retraits, diverses contraintes sont imposées, qui rendent l’argent moins disponible qu’il n’y paraît. De ce point de vue, le compte  » First  » de la Smap apparaît comme le plus souple, suivi du compte  » Afer Europe « . Attention : ces comptes sont des contrats d’assurance-vie, avec un minimum garanti et une participation bénéficiaire variable. C’est d’ailleurs ce qui explique le niveau élevé de rentabilité qu’ils dégagent : 5,72 % pour Afer Europe en 2001 et 6,50 % pour la Smap en 2000 (le chiffre 2002 n’est pas encore connu).

Sicav monétaires en euro. Celles-ci constituent une autre possibilité pour votre épargne à court terme. Question sécurité, il y a peu de soucis à se faire, car ces fonds sont investis en produits à revenu fixe à court terme : certificats de trésorerie, bons du Trésor, comptes à terme, etc. En revanche, du côté du rendement, c’est un peu moins bon. Globalement, on arrive près des 4 %. Mais, si l’on tient comptes des taxes et des frais, on tombe à 3 %. Et encore un peu moins si on demande la livraison physique des titres. Cette livraison au porteur est pourtant le seul véritable atout des sicav monétaires. En revanche, le carnet d’épargne et le compte d’assurance sont des placements nominatifs.

En réalité, ces deux  » alternatives  » n’en sont pas vraiment. Il s’agit plutôt de compléments, à utiliser dans le cadre de l’épargne à court terme, lorsque les seuils que vous vous êtes fixés pour le carnet de dépôt sont dépassés. Si ce n’est pas le cas, contentez-vous du traditionnel compte d’épargne défiscalisé.

Marc Charlet

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