Stéphanie Janicot, entre réel et surnaturel. © H. ASSOULINE/BELGAIMAGE

C’est pas sorcière

Roman sur le pouvoir occulte des femmes, Le Réveil des sorcières, qui  » intrigue  » plus qu’il n’envoûte, dissipe surtout le mystère de cette grande inconnue qu’est… l’autre.

Un autre véhicule croisé sur une route de campagne bretonne, une plaque de verglas et la vie de Diane s’arrête là : contre un arbre. Son amie parisienne, écrivaine et narratrice, pleure cette soeur de coeur qu’elle ne connaissait qu’à la belle saison, mais dont elle appréciait notamment les intuitions, comme ses talents de guérisseuse. La  » sorcière  » laisse derrière elles deux filles, Viviane, 19 ans, et Soann, 13 ans, et pas mal de patients qui regretteront ses soins, mais pas forcément sa compagnie.

Peu à peu, en séjournant à Paimpont l’hiver et aux abords de la forêt de Brocéliande, la romancière, laquelle bien sûr raconte, va percer l’aura de mystère qui entoure son amie autant que sa part d’ombre, les inimitiés familiales et du voisinage – avérées – se mêlant à l’atmosphère d’étrangeté, le surnaturel s’insinuant dans le réel. L’auteure finira par mener à bien une enquête qui, à défaut de réanimer les morts, expliquera leur trépas… pas si naturel.

L’énigme perpétuelle de l’autre est au coeur de ce récit prenant, d’une écriture sans apprêt ni grandes descriptions, mais pas sans dialogues, qui préfère souvent le style policier au fantastique pour aborder de façon très rationnelle, justement, la question de ce qui est ou pas. Bref, à défaut d’ensorceler, Le Réveil des sorcières  » intrigue « … jusqu’au bout.

Le Réveil des sorcières, par Stéphanie Janicot, Albin Michel, 320 p.

C'est pas sorcière

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