» C’est la fin de l’arbitraire ! « 

La ministre MR de la Mobilité salue l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen, qui rendra très complexe toute restriction d’exploitation de l’aéroport national.

Le Vif/L’Express : Le nouveau règlement européen va-t-il, comme on le dit, limiter le pouvoir des autorités nationales dans le fonctionnement de Brussels Airport ?

Jacqueline Galant : Ce règlement va mettre fin à l’arbitraire et clarifier les procédures. Contrairement à ce qui est dit, il y aura plus de transparence et beaucoup de garanties données aux citoyens. Leur consultation est prévue. Tout cela est positif. On fait une mauvaise lecture du règlement européen : il n’interdit pas les changements de routes, mais limite les restrictions à l’exploitation de l’aéroport. Evidemment, tout le monde n’est pas d’accord. Certains plaident pour la suppression pure et simple ou partielle des vols de nuit. A la différence d’une directive européenne, un règlement de l’Union est directement applicable en droit belge. Après l’entrée en vigueur de celui-ci, la seule disposition que je dois prendre en tant que pouvoir de tutelle est la création d’une autorité indépendante de contrôle des nuisances sonores liées aux survols.

Cette autorité indépendante sera instaurée avant le 13 juin prochain, date de l’entrée en vigueur du règlement ?

Si possible.

Sera-t-il désormais plus difficile de s’attaquer aux nuisances du trafic aérien de Bruxelles-National ?

Le nouveau règlement se fonde sur la notion européenne d' » approche équilibrée «  (NDLR : entre développement économique et impact sur l’environnement). Cette approche repose sur quatre axes : la réduction du bruit à la source, la planification foncière, les procédures techniques d’atténuation du bruit et les restrictions d’exploitation. A Bruxelles-National, nous appliquons déjà l’approche équilibrée.

Certains estiment que vous avez  » joué la montre  » : une fois le règlement européen en vigueur, vous pourrez dire à ceux qui se plaignent des nuisances que vous ne pouvez rien faire pour changer les procédures.

Je n’ai pas joué la montre. C’est un dossier délicat, qui nécessite de trouver un équilibre politique. De plus, des événements externes ont rendu d’autres dossiers plus prioritaires. Des consultations doivent avoir lieu avec les Régions, pour voir dans quelle mesure les aéroports peuvent développer des spécificités, notamment en matière de vols de nuit. Tout cela ne se fera pas à court terme.

Où en est la rédaction de la  » Vliegwet « , l’avant-projet de loi appelé à bétonner les procédures de vol ?

Je ne veux pas m’enfermer dans un agenda. Il faudra de nombreuses négociations avec les partenaires gouvernementaux, les Régions, l’administration du transport aérien, Belgocontrol et l’aéroport. Ce n’est pas simple de combiner maintien de l’emploi à Zaventem et gestion des nuisances.

Allez-vous valider une nouvelle trajectoire au-dessus de Bruxelles, dans l’axe de la piste d’atterrissage 07L ?

Des travaux sur la 01 rendent cette piste inutilisable du 26 juillet au 25 septembre prochains. Elle sera remplacée par la piste 07L, qui sera utilisée si les conditions de vent l’exigent. Nous sécurisons donc le système d’approche de la 07L. De toute manière, d’ici à 2018, toutes les pistes doivent être équipées d’une procédure sécurisée. Cela ne veut pas dire que la 07L va devenir une piste préférentielle.

Envisagez-vous de décaler vers le sud, donc vers Bruxelles, le trafic aérien de la  » route du ring « , afin d’éviter le survol des communes flamandes du Noordrand ?

Dans le cadre des mesures structurelles à prendre, toute une série de pistes sont sur la table. Elles seront négociées avec les différents partenaires. Mais il n’y a pas de pressions flamandes sur cette  » route du ring « .

Entretien : Olivier Rogeau

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