Bruxelles disparaît sous les offres

Bruxelles, c’est quantité de marchés locaux, mais deux marchés  » régionaux  » : le nord (au nord du canal) et le sud. En 2009, des deux côtés, les prix ont baissé.

L’immobilier est régi par l’offre et la demande, explique Denis Latour, directeur de l’agence Latour & Petit de Woluwe-Saint-Lambert. Pour peu que l’une et l’autre évoluent différemment, c’est le couac.  » La demande a amorcé une baisse en 2008, qui s’est nettement amplifiée en novembre. Parallèlement, beaucoup de projets neufs, lancés après le 11 septembre 2001, mais dont la concrétisation a pris plusieurs années, sont sortis en 2007 et 2008.  » Bref, une situation à la limite de la suroffre…  » 2009 a été une année de recul au niveau des valeurs. Mais il y a eu des transactions. « 

La reprise s’est annoncée au cours de cette année 2010. Mais pas sur tous les biens. Les produits hors normes souffrent encore : le haut de gamme, d’une part, les produits moins standards ou en décalage par rapport à la demande, d’autre part.  » On sent que les biens plus classiques retrouvent un peu de valeur de convenance par rapport à la valeur d’expertise. Mais sans que les prix s’envolent. Les appartements de 2 ou 3 chambres dans un immeuble récent partent sans gros problème. Idem pour les unifamiliales annoncées entre 400 000 et 500 000 euros. Par contre, au-delà des 500 000 euros, c’est plus dur.  » Et les biens en décalage ?  » Avant la crise, une maison sans jardin était vendable, répond Denis Latour, mais plus maintenant. « 

Les acheteurs restent prudents. Et prennent le temps. Il faut dire que l’offre est importante.  » Mais elle tourne « , ajoute-t-il. A quel prix ?  » Une bonne maison familiale en 2 ou 3 façades est proposée entre 400 000 et 600 000 euros, selon sa localisation et sa superficie. Pour une plus petite, on est plutôt entre 300 000 et 350 000 euros. Mais l’état n’est pas toujours correct. Quant aux appartements, il faut compter de 1 700 à 2 500 euros/m2 alors que le neuf débute à 2 500 euros/m2.  » Avant la crise, l’écart entre ancien et neuf était plus marqué. Pendant la crise, suite aux rabais offerts par les promoteurs, ils étaient quasiment au même prix.  » Mais le neuf est moins cher à l’utilisation, indique encore Denis Latour. Moins de charges communes et moins de dépenses énergétiques. « 

De l’autre côté du canal, la crise a été plus… homogène, touchant tous les biens. Et l’après-crise est également plus harmonieuse.  » Le marché est meilleur aujourd’hui qu’en 2009, indique Patrick Balcaen, administrateur délégué du groupe Laforêt Immobilier en Belgique (6 agences), mais également gérant de deux agences, l’une à Jette, l’autre à Wemmel. Clairement, on revient au niveau des prix de 2008. Mais je ne veux pas parler de remontée des prix. Ils grésillent, tout au plus. « 

Dans les communes du nord, la demande se focalise sur deux types de biens : les maisons, bien sûr,  » de 4 chambres « , précise-t-il, et les appartements 2 chambres. L’offre est là, mais il y a toujours un décalage entre ce que les acheteurs sont prêts à investir et ce que les vendeurs sont prêts à lâcher.  » Pour un appartement, les premiers ont un budget de 90 000 à 180 000 euros, détaille Patrick Balcaen. Or l’offre est plutôt située entre 180 000 et 210 000 euros. « 

Sur le marché des maisons, l’écart entre budget de la demande et prétention de l’offre est moins important.  » On peut trouver des petites maisons mitoyennes à 270 000 ou 280 000 euros. Certes, elles n’ont pas le look ucclois, mais elles sont sympathiques. Avant, ce type de biens ne se serait pas négocié en dessous de 320 000 euros. « 

C.M.

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