Trois " hacktivistes " nostalgiques de la malbouffe. © GABRIEL RENARD

Bouquet de printemps

La malbouffe vue à l’envers, un trio familial de feu et une héroïne impertinente qui n’a pas pris une ride en plus de 65 ans. Voici trois incontournables scènes en avril.

Pénélope et les trois p’tits cochons

Alors que, sur les écrans de cinéma, Grave de Julia Ducournau met en scène une végétarienne saisie d’appétits cannibales, Hop Ar Noz débarque au Poche avec une fable futuriste qui prend les nouveaux canons de l’alimentation à rebours. Après son Histoire de Ronald, le clown de McDonald’s en 2012, la jeune compagnie liégeoise imagine ici un futur gouverné par des écolos radicaux, où il est interdit de manger de la chair animale et obligatoire de cultiver son jardin. Dans une sombre cave, trois  » hacktivistes » , les trois p’tits cochons, rêvent de fast-food et de barbecues et aspirent à renverser l’ordre établi grâce à la diffusion de vidéos subversives… Comme à son habitude, le Poche prolonge la réflexion après le spectacle en organisant plusieurs rencontres à l’issue des représentations, avec plusieurs associations qui luttent pour une alimentation meilleure pour la santé ou plus équitable.

Du 18 au 28 avril au théâtre de Poche à Bruxelles, www.poche.be

Le jour, et la nuit, et le jour, après la mort

S’il y a bien un trio de comédiens à aller voir en avril, c’est celui là : Philippe Grand’Henry, Vincent Hennebicq et Alexandre Trocki réunis dans une mise en scène de David Strosberg. Les deux derniers cités avaient mis le feu en 2014 avec Et avec sa queue il frappe ! , un monologue sous la bruine écrit par Thomas Gunzig (qui vient d’être présenté en reprise aux Tanneurs), et avec les deux premiers en sus, ça risque à nouveau de faire des étincelles. Les trois comédiens incarnent respectivement le mari, le fils et le frère – un super-héros qui n’a pas le droit d’employer ses super-pouvoirs pour lui-même ou pour sa famille au risque de perdre à jamais son don – d’une femme, qui se retrouvent pendant deux jours et une nuit juste après le décès de celle-ci. L’écrivaine néerlandaise Esther Gerritsen cisèle ici, entre rire et larmes, une fine mécanique de dialogues que l’on s’attend à voir bien servis.

Du 18 au 29 avril, au théâtre Les Tanneurs à Bruxelles, www.lestanneurs.be

Zazie dans le métro

 » Alors ? pourquoi que tu veux l’être, institutrice ? Pour faire chier les mômes, répondit Zazie. Ceux qu’auront mon âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder.  »

En 1960, Louis Malle donnait un visage à la petite Zazie, créature de Raymond Queneau, âgée de 9 ans et demi, et venue à Paris pendant trois jours chez son oncle Gabriel (Philippe Noiret) pour voir le métro. C’est à Julie Duroisin (J’me sens pas belle, Délivre-nous du mal, Emma…) que revient la lourde tâche de faire oublier la craquante frimousse de Catherine Demongeot. Dans la mise en scène de Miriam Youssef soutenue par les créations vidéo de Jean Goovaerts, mademoiselle Julie pourra compter pour ce faire sur des comparses comme Pierre Poucet, Stéphane Fenocchi ou encore François Regout. On parie qu’elle relèvera le défi.

Du 20 avril au 20 mai, au théâtre royal du Parc à Bruxelles, www.theatreduparc.be

PAR ESTELLE SPOTO

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