Bottins téléphoniques à la demande ?

A l’heure où les GSM et l’Internet règnent en maîtres, trois députés proposent que les annuaires en version  » papier  » ne soient plus distribués qu’aux seules personnes en ayant formulé expressément la demande.

Les changements climatiques auxquels nous commençons à être confrontés nous ont fait prendre conscience d’un certain nombre de choses, et en particulier du fait que les ressources naturelles ne sont pas illimitées, que leur consommation devrait être plus raisonnable, ce qui correspond au concept de « développement durable », c’est-à-dire à une forme de développement qui n’hypothèque pas l’avenir des générations futures.  » Voilà bien le genre de discours qui sied comme un gant à la famille Ecolo. C’est pourtant, texto, l’avant-propos d’une récente proposition de loi déposée par un trio de députés fédéraux du MR. François Bellot, Olivier Destrebecq et Valérie de Bue sont un tantinet exaspérés par les gaspillages engendrés par la distribution systématique d’autant d’annuaires que de lignes téléphoniques fixes en service. Ils souhaitent que les bottins de téléphone ne soient désormais plus distribués qu’aux seules personnes en ayant exprimé préalablement la demande. Cela permettrait de diminuer considérablement les quantités de papier utilisées et, par voie de conséquence, de protéger notre environnement.

La loi de 2005 est déjà obsolète

 » Chacun de nous reçoit, une fois par an, un annuaire téléphonique pour chaque ligne dont il dispose, souligne François Bellot, un des coauteurs de la proposition de loi. Cette distribution systématique à l’ensemble des abonnés téléphoniques est prévue par la loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques mais ne correspond plus aujourd’hui à la réalité du secteur. En effet, la plupart des usagers disposent d’un GSM qui contient l’ensemble des numéros d’appel des contacts. En outre, on peut appeler le 1307 (payant) mais aussi accéder à tous les numéros des pages blanches par Internet, y compris par GSM si l’on dispose de la 3G. Une des conséquences de cette évolution technologique est que de moins en moins d’abonnés téléphoniques utilisent la version papier de l’annuaire, qui est alors distribuée en pure perte. On estime à 50 % le nombre d’annuaires jamais ouverts ! « 

Comme le recours à l’Internet et au GSM continuera à aller crescendo, l’utilisation concrète des  » bons vieux bottins  » devrait, elle, logiquement continuer à diminuer et à renforcer le caractère de distribution en pure perte de ces montagnes de papier.

Il n’empêche, si tout le monde peut comprendre le bien-fondé d’une telle proposition, il est clair qu’elle ne fait pas l’affaire de ceux qui vivent de la distribution des annuaires. L’adoption de leur proposition aurait indubitablement des effets collatéraux chez les imprimeurs, commerciaux (pour la vente d’espaces publicitaires) et les personnes en charge de la distribution en porte à porte… Voilà pourquoi les trois parlementaires proposent une entrée en vigueur au 1er juillet 2010, le temps de laisser aux gens concernés le temps de se retourner…

JEAN-MARC DAMRY

L’internet et les GSM/3G rendent les bottins superflus

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