Bons plans pour une vie moins chère

Fanny Bouvry

Face à la diminution du pouvoir d’achat, les consommateurs cherchent à grappiller le moindre cent en multipliant les combines.

… en faisant les courses

Selon les dernières informations du Crioc, Aldi est le magasin le moins cher, et Colruyt, l’enseigne la plus attirante. Cette dernière chaîne a beaucoup fait parler d’elle récemment avec sa politique du meilleur prix. Si un consommateur trouve moins cher ailleurs pour un produit semblable, il se voit rembourser la différence, et le supermarché réajuste son prix pour redevenir le moins cher.  » On peut observer des différences de 8 à 15 % par rapport aux prix de nos concurrents « , précise Jean-Pierre Roelands, directeur commercial. Mais d’autres personnes voient dans cette pratique une réelle  » discrimination géographique « , car Colruyt n’aligne pas ces prix sur l’ensemble du pays, mais par zone, en fonction de la pression concurrentielle locale, mais aussi, semble-t-il, du pouvoir d’achat.

Quelle que soit l’enseigne choisie, les bons de réduction permettent bien évidemment d’alléger la note finale. Certains sites, comme www.bonissimo.be, vont même jusqu’à compiler pour la ménagère les ristournes qu’il suffit d’imprimer avant de faire ses courses. Les cartes de fidélité apportent aussi leur lot d’économies, comme le Happy Days de Carrefour, que posséderaient deux tiers des ménages belges ! Au-delà, les économies se font grâce au bon sens : faire une liste, ce qui réduit les achats inutiles ; regarder au bas des rayons, car les produits les moins chers y sont souvent rangés ; acheter des produits du distributeur plutôt que des marques, ce qui, chez Carrefour, par exemple, peut amener une économie de 15 à 30 %, etc. L’achat de produits saisonniers est aussi conseillé, puisque le prix des fruits, par exemple, peut varier du simple au double ! L’idée reçue selon laquelle il ne faut pas acheter son foie gras à Noël, car il serait plus cher, n’est par contre pas tout à fait conforme à la réalité. Certes, la demande augmente et les prix devraient en conséquence grimper. Mais les magasins non spécialisés sont prêts à  » sacrifier  » un produit pour attirer le client, face à une concurrence forte. Une fois celui-ci dans le magasin, il ne se limitera pas à acheter ce produit bon marché mais remplira son Caddie…

… en roulant

Les principales économies peuvent se faire sur l’essence et l’assurance. En ce qui concerne le carburant, le mieux est de comparer, via www.carbu.be,par exemple. Une différence de 0,1 euro/litre pour une consommation annuelle de 1 200 litres produira une éco- nomie de 120 euros par an ! Pour l’assurance, la théorie est identique : comparer les offres de son courtier, de sa banque, mais aussi d’assureurs qui ne fonctionnent pas avec des intermédiaires. Benoît Bertholet a créé le site de comparaison www.mon-assurance-auto.be.  » J’ai fait le test auprès de diverses compagnies en me faisant passer pour un jeune conducteur. J’ai trouvé des primes allant de 600 à 1 000 euros ! Idem pour les conducteurs adultes, au bonus-malus peu élevé, qui veulent une omnium… En revanche, en ce qui concerne l’assurance légale, les différences sont moindres.  » Le créateur du site conseille aussi, pour ceux qui roulent moins de 10 000 kilomètres par an, d’opter pour une assurance au kilomètre.

… en communiquant

De nombreuses sociétés mènent une rude concurrence à l’opérateur historique Belgacom. En ce qui concerne le téléphone fixe, il y a deux catégories de consommateurs : ceux qui décident d’abandonner complètement Belgacom (et, donc, de ne plus payer la redevance de 17 euros) pour un câblodistributeur (Voo, Coditel) ou un système  » all inclusive  » qui propose Internet et la ligne fixe (Tele 2, Scarlet 1) ; et ceux qui gardent Belgacom (surtout en raison du service).  » Mais, dans ce cas, il est possible de faire dévier ses communications vers un autre opérateur. On paie alors la redevance, mais plus les communications au tarif Belgacom, ce qui peut amener un gain de 30 à 70 % sur sa facture « , note Chistophe Petiau, créateur de www.speed.be, un site de comparaison d’offres qui se dit indépendant des opérateurs, mais agréé par ceux-ci. Pour l’ADSL, il est également possible de garder sa ligne Belgacom et souscrire l’ADSL chez un autre opérateur, pour un gain d’une dizaine d’euros, toujours selon www.speed. be.

Mais, afin de faire encore plus d’économies, il existe aujourd’hui des offres  » triple play « , voire  » quadruple play  » (ligne fixe, mobile, ADSL et TV) chez Belgacom, à des prix très avantageux. Depuis peu, on trouve également des systèmes d’appels fixes gratuits basés sur la Voip (voix sur réseau IP), une technologie qui permet de communiquer par la voix sur Internet (www.skype.be).

Enfin, question GSM, la meilleure manière de faire des affaires est de comparer les offres.  » Au-delà de 10 euros par mois d’appels, le consommateur à intérêt à renoncer à sa carte prépayée pour un abonnement « , note Christophe Petiau. Après, le jeu consiste à trouver la formule correspondant à son profil.  » Si le montant global, divisé par le nombre de minutes d’appel, dépasse 0,2 euro/min, c’est qu’il est temps de faire analyser sa facture et de revoir la formule « , conclut le gestionnaire de speed. be

… en se chauffant et en s’éclairant

Electricité et chauffage grèvent le budget des ménages… mais quelques investissements et de bonnes habitudes peuvent rapporter de belles économies. Des exemples pour l’électricité ? Multiplier les sources ponctuelles d’éclairage, plutôt que d’installer une lampe unique de forte intensité ; ou acheter des ampoules économiques : plus chères à l’achat, elles consomment 5 à 6 fois moins et durent plus longtemps que celles à incandescence. Pour ce qui concerne les appareils électroménagers, placer le frigo dans une pièce fraîche, opter pour un surgélateur horizontal qui consomme 15 % en moins qu’un vertical, et laver à basse température : une lessive à 30 degrés consomme trois fois moins qu’un cycle à 90 degrés ! Mais, en parallèle, il faudra être attentif aux tarifs de l’électricité, d’autant plus variables depuis la libéralisation du marché. Pour vérifier si son fournisseur est celui qui correspond le mieux à son profil : www.cwape.be

Question chauffage, une fois de plus, il faudra faire des efforts pour économiser de précieux deniers : baisser la température d’un degré pour 7 % d’économie, entretenir son réseau tous les deux ans pour diminuer sa consommation de près de 5 %, etc. Mais la plus grosse économie à faire est certainement l’achat d’une nouvelle chaudière. Selon Infomazout, le remplacement d’une ancienne chaudière par une nouvelle à basse température, dans une habitation de plus de 5 ans, en Région wallonne, sera rentabilisé en un peu plus de six ans et permettra une économie de près de 2 000 euros après dix ans ! Tout ça pour un investissement global de quelque 3 500 euros. Avec une chaudière à condensation, le retour sur investissement se fera même en 4 ou 5 ans ! A noter : en cas d’achat, des primes régionales et des abattements fiscaux sont également prévus.

… en faisant du shopping

Les magasins pour se procurer des vêtements à moindre coût ne manquent pas. A commencer par ceux de seconde main, qui ont totalement perdu leur connotation misérable. Il n’est pas rare de croiser dans les boutiques des Petits Riens ou chez Oxfam des jeunes branchés à la recherche de pièces originales pour quatre sous. Il existe également des magasins de seconde main haut de gamme, comme les Enfants d’Edouard, à Bruxelles.  » Nous proposons des vêtements déjà portés, mais aussi des invendus neufs. Pour la seconde main, on atteindra rarement 25 % du prix réel, soit par exemple 500 euros pour un tailleur Chanel coûtant à l’origine plusieurs milliers d’euros. Pour le neuf, on est aux alentours de 50 % du prix de départ « , précise-t-on sur place.

Autre filière bon marché : les magasins d’usine à Maasmechelen, Tournai, Verviers, Roubaix, etc. Ces grands espaces permettent aux sociétés d’écouler leurs invendus avec des ristournes allant de moins 30 à moins 50 % en moyenne. Selon Magdus, l’observateur européen de ces centres, le phénomène est en train d’exploser en Europe. Rien qu’en 2007 1,3 million de mètres carrés dédiés à ces commerces ont reçu l’aval des autorités compétentes ou sont à l’étude !

Et pourtant, un autre phénomène vient faire de l’ombre à ces magasins discount : les ventes privées. L’accès se fait par invitation (mais bien souvent un détour par un forum sur le Web suffit à se trouver un parrain) et, en quelques heures, des stocks disparaissent, pour 30 à 70 % du prix de référence.  » Certaines marques apprécient ce caractère privé pour vendre leurs stocks sans détériorer leur image « , explique Jean-Cédric van der Belen qui a lancé Caméléon, trois boutiques de vente privée à Bruxelles. Parti d’une idée d’étudiant, Caméléon compte désormais 130 000 membres et réalise un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros ! Ces ventes trouvent également un écho virtuel qui ne cesse de s’amplifier. Des sites proposent en ligne (www.viprive. com, www.snapstore.be issu de Caméléon…) des articles, et pas uniquement des vêtements, à des prix fous. Les internautes ont quelques heures pour acheter, les premiers arrivés étant évidemment les premiers servis… Revers de la médaille : ces ventes encouragent aussi les achats compulsifs et irraisonnés, car il faut se décider très vite pour ne pas louper l’occasion !

Fanny Bouvry

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