Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, candidat malheureux de la dernière élection en Ouganda. © belga image

Bobi Wine trop jeune pour présider?

Le combat de Bobi Wine aura-t-il été vain ou utile? Vain puisque l’élection présidentielle ougandaise du 14 janvier a consacré une nouvelle victoire du président sortant Yoweri Museveni (58,64%) aux dépens du candidat de la Plateforme de l’unité nationale (34,83%). Robert Kyagulanyi, de son vrai nom, ne fait pas mieux que son prédécesseur, l’opposant Kizza Besigye qui avait récolté 35,61% en 2016 et même 37,3% en 2006. Pour un coup d’essai, son score est néanmoins honorable. Il est assigné à résidence depuis le scrutin.

Utile parce que la candidature du chanteur, acteur, homme d’affaires de 38 ans a de nouveau mis en lumière l’absolutisme du président ougandais, élu à six reprises depuis 1996, et qui avait conquis le pouvoir par la force dix ans plus tôt. Pour ce scrutin, Yoweri Museveni n’a pas hésité, comme beaucoup de ses coreligionnaires en Afrique, à modifier la Constitution pour lui permettre, à 76 ans, de briguer un nouveau mandat alors que la limite d’âge était préalablement fixée à 75 ans. Cette longévité – ou cet attachement maladif au pouvoir – interroge le périodique Jeune Afrique en ces termes: « Les présidents africains sont-ils trop vieux? » Selon son classement, la moyenne d’âge des dirigeants du continent est de 66 ans, loin de la jeunesse de la population africaine. Yoweri Museveni y est d’ailleurs devancé en âge par pas moins de dix chefs d’Etat mais en longévité seulement par deux d’entre eux, Paul Biya (Cameroun, 38 années au pouvoir) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale, 41 ans de présence)…

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