Bijoux de famille (vétustes) à vendre

L’échevin Paul Ficheroulle verrait bien la ville de Charleroi se défaire de plus de 15 % de son patrimoine immobilier. Cette rationalisation, complexe, pourrait donner un sérieux ballon d’oxygène aux finances locales.

Ce n’est pas un scoop : Charleroi a un portefeuille comparable à celui d’un adolescent qui travaille au Quick. La ville doit donc jouer d’imagination pour se refaire une santé financière. En vendant, notamment, certains bijoux de famille qui, pour une majorité, ont fini par ressembler à de vieilles reliques. Objectif : vendre au minimum 15 % de ces propriétés d’ici à la fin de la législature.

L’échevin socialiste des Bâtiments, Paul Ficheroulle, qualifie de véritable puzzle le plan de rationalisation des bâtiments publics, qu’il présentera au conseil communal d’ici à l’été. Cela tombe bien : dans ses attributions scabinales, le député wallon dispose de la compétence  » utilisation rationnelle des bâtiments « . Réaliser cette mission prend parfois du temps :  » Prenez le service des bâtiments : il était disséminé en sept lieux différents. J’ai fait acheter un bâtiment de 3 millions d’euros pour favoriser la centralisation du service et vendu le solde des bâtiments mais ça m’a pris deux ans « , explique Paul Ficheroulle, qui ne manque pas d’exemples du genre.

Des bâtiments hors catégorie (hôtel de ville, cimetières, églises, etc.) aux services décentralisés, Charleroi peut compter sur un patrimoine fort de 500 bâtiments publics, généralement vétustes et énergivores. Sans compter les quelques centaines de propriétés appartenant à la Régie foncière. Une étape importante de la rationalisation souhaitée passerait sans doute par la création d’une cité administrative :  » Elle me semble difficile à créer de toutes pièces, faute de moyens, mais on pourrait plancher sur des opérations de rénovation d’édifices existants. Enfin, l’installation de l’Hôtel de police dans la caserne Defeld n’implique pas que toute la police de Charleroi y résidera. « 

A ce jour, les forces de l’ordre sont réparties sur 21 implantations : un chiffre que l’échevin voudrait réduire à 12, quand d’autres préféreraient carrément 4 super-commissariats.  » Pour le citoyen, il est important de garder des commissariats de proximité. Ce débat pourrait être tranché à la rentrée. « 

 » On a joué au Monopoly « 

On ne peut pas faire n’importe quoi avec les biens de la communauté. En clair, s’ils sont dans le domaine purement public, on ne peut y toucher qu’après les avoir transférés dans le domaine privé, c’est-à-dire le portefeuille de la Régie foncière :  » C’est ce que j’ai fait avec une petite école notamment, que l’on a dû sortir de la tutelle de l’enseignement pour la placer dans le patrimoine de la Régie foncière. Ensuite seulement, celle-ci a pu la vendre. « 

Une Régie foncière qui finalise l’inventaire de ses biens et la restauration de sa comptabilité :  » Cela n’avait plus été fait depuis 2001. Nous voulons clarifier et assainir les frontières entre les bâtiments qui sont dans le domaine public et ceux qui relèvent du domaine privé. Ce qui pourrait se traduire, à terme, par la disparition de la Régie foncière. Certains bâtiments, qui n’auraient jamais dû atterrir dans le domaine privé de la Régie foncière, feront le chemin inverse. On a parfois joué au Monopoly dans le passé… « , lance encore Paul Ficheroulle.

G.V.

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