Bientôt un baromètre

L’instrument de mesure de la pauvreté en Belgique est presque sur les rails. Il faudra y mettre les moyens.

Le secrétaire d’Etat Jean-Marc Delizée (PS) (photo) est fier de son  » bébé « . Il faut dire qu’il a réussi à mettre tout le monde d’accord. Le baromètre de la pauvreté vient d’être adopté par le gouvernement fédéral ainsi que par les ministres régionaux et communautaires en charge de l’intégration sociale. Un tel quorum, c’est presque une prouesse dans l’actuelle Belgiqueà En outre, les 15 indicateurs retenus pour ce monitoring de la population belge ont été sélectionnés par un groupe de travail réunissant des universitaires, des associations de terrain et des représentants publics.

Dès janvier prochain donc, le baromètre interfédéral sera opérationnel. Chaque année, il donnera une vision globale sur le niveau de pauvreté des Belges, en fonction des revenus, du logement, de l’endettement, de l’accès aux soins de santé, de la relation au marché du travail, du niveau d’enseignement, de la participation à des associations sportives et culturelles et de certaines privations (voiture, téléphone, télévision, vacances, repas composé de viande tous les deux joursà). Pour bien résoudre un problème, il faut d’abord bien le connaître.

 » Bien sûr, cet instrument ne va pas remplir le porte-monnaie des gens mais, mis à la disposition de tous les acteurs privés et publics qui s’occupent de lutter contre la pauvreté, il permettra de donner des messages clairs aux politiques, se réjouit le secrétaire d’Etat à la Pauvreté. En attirant l’attention du grand public sur le phénomène de la pauvreté, ce sera un élément important de débat démocratique.  » Dans le contexte de la récession qui s’est amorcée, un tel baromètre, dont la mise en forme doit encore être décidée, s’avère particulièrement utile.

Encore faudra-t-il lui donner les moyens de ses ambitions. Il est prévu que le Service de lutte contre la pauvreté, logé au sein du Centre pour l’égalité des chances (CECLR), assure le suivi de ce baromètre. Il s’agit d’une mission supplémentaire pour ce centre d’expertise de huit personnes, déjà surchargé de missions, qui prépare aussi l’année européenne de lutte contre la pauvreté, en 2010, au moment où la Belgique assurera la présidence de l’Europe. Delizée veut revoir l’accord de coopération, conclu en 1998, entre le fédéral et les entités fédérées pour financer le service. Espérons qu’il réunisse vite la même unanimité que pour l’adoption du baromètre.

Thierry Denoël

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