Batteries de réformes en France

À Emmanuel Macron, le cadre et les changements de fond ; à Edouard Philippe, la méthode et les mesures concrètes. Le président et le Premier ministre français ont mis en concordance leur domaine d’action lors de leur discours, le 3 juillet, devant le Congrès réuni à Versailles pour le premier, le 4 juillet, à la tribune de l’Assemblée nationale pour le second. Les annonces d’Emmanuel Macron ont concerné des réformes institutionnelles, conformément à son programme électoral. Il veut ainsi réduire d’un tiers le nombre de parlementaires,  » mettre un terme à la prolifération législative « , soumettre les ministres à une évaluation régulière de leur action, supprimer la Cour de justice de la République chargée de juger les crimes et délits des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, introduire une dose de proportionnelle dans les élections législatives, limiter le cumul dans le temps des parlementaires… Le lendemain, son Premier ministre a décliné toute une série de mesures censées adapter la vie quotidienne des Français à l’évolution du temps. Le prix du paquet de cigarettes sera fixé à 10 euros. Le très haut débit sera accessible à tous les Français d’ici à 2022. La fiscalité du diesel sera élevée au niveau de celle de l’essence. Enfin, pour combler le déficit de l’Etat qui s’est révélé plus profond que prévu à l’analyse du bilan du précédent quinquennat, Edouard Philippe a annoncé le report de l’allègement de l’impôt sur la fortune projeté par Emmanuel Macron et a suggéré que la baisse de la taxe d’habitation n’entrerait peut-être pas aussi rapidement en application. L’objectif reste en effet pour l’exécutif français de maintenir le budget sous les 3 % du PIB prescrits par l’Union européenne.

G.P.