Au côté des ouvriers

Persuadé que la classe ouvrière doit accéder à la culture pour défendre ses droits, Louis Piérard a fait de cette idée le fil rouge de sa vie. Journaliste et ami des artistes, il a porté ce credo dans le monde entier.

Deuxième moitié du xixe siècle. Firmin Piérard, né en 1863, exerce la profession de boucher, à Frameries. Son père et ses grands-pères étaient mineurs. Ce n’est donc pas par hasard qu’il se lie d’amitié avec Alfred et Léon de Fuisseaux, qui se battent pour l’amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière. Au fil du temps, il s’investit en politique et devient bourgmestre de Frameries en 1932. Il s’intéresse aussi au théâtre, à la musique de société et au chant choral.

Son fils Louis naît en 1886. Devenu un brillant universitaire spécialisé en sciences sociales, ce dernier s’active pour que la classe ouvrière accède à la culture.  » Il ne voulait pas laisser les ouvriers vivre dans l’ignorance et la misère, détaille Thérèse Piérard, nièce de Louis et petite-fille de Firmin. Il voulait les faire évoluer pour qu’ils puissent se défendre. Il lance d’ailleurs, à l’âge de 16 ans, l’Université populaire de Frameries et organise des lectures publiques, des expositions et des conférences. « 

Journaliste polyglotte, Louis collabore aux journaux L’Avenir du Borinage, Le Peuple et LeSoir, mais aussi aux quotidiens britannique et argentin TheTimes et La Prensa. En 1907, il signe un recueil de poèmes, Images boraines. Il se lance aussi en politique : il devient député socialiste en 1919 et bourgmestre de Bougnies en 1932.

Ami de Verhaeren et Maeterlinck, il défend ardemment les artistes et organise les premières expositions de l’art belge à l’étranger.  » Louis voyage beaucoup pour ces expositions, pour son travail de journaliste et de parlementaire, mais il n’oublie jamais d’où il vient, note Thérèse Piérard. Il profite de ces déplacements pour faire état de ses idées, surtout lorsqu’il se retrouve dans une région dont la situation sociale est similaire à celle du Borinage. « 

Les descendants de la famille Piérard ont aujourd’hui pris le relais, dans le milieu artistique, le journalisme et en politique. Une des filles de Louis, Marianne, a été écrivain, tout comme son neveu, Jean. Sa petite-fille, Danièle Gillemon, est journaliste au Soir, et son arrière-petite-fille, Marianne Basler, est actrice. Quant au fils de Thérèse Piérard, il n’est autre que Didier Donfut, ministre wallon de l’Action sociale et de la Santé (PS).

Thérèse Piérard gère désormais, avec d’autres membres de la famille, la Fondation Louis Piérard, qui perpétue la mémoire de Louis et sa lutte pour l’éducation populaire.

L. Du.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire