Art Brussels et Cie

Guy Gilsoul Journaliste

Dès le 18 avril, la Foire d’art contemporain de Bruxelles fera le plein de visiteurs. Mais elle n’est plus la seule. Car, au même moment, trois autres rendez-vous deviennent incontournables. Parcours d’initié.

Art Brussels, Brussels Expo (Heysel) Hall 1 & 3. 1, place de Belgique, du 18 au 21 avril.

www.artbrussels.be

Slick. Wild Gallery, 11, rue du Charroi, à Bruxelles, du 19 au 21 avril. www.slickartfair.com/brussels

Poppositions. Brass, 364, avenue Van Van Volxem, du 18 au 21 avril.

www.Poppositions.com/fr/

Off Art Fair, à Tour & Taxis, 86C, av. du Port, à Bruxelles, du 19 au 22 avril.

www.off-artfair.be

Bruxelles attire de plus en plus les très grosses fortunes. Refrain connu. Donc aussi les galeries d’art et les collectionneurs. D’où l’importance croissante de la Foire d’art contemporain Art Brussels qui en est à sa 31e édition. L’événement plutôt bon enfant en ses premières années s’est mué en géant. Voire en monstre. Cette fois, 187 galeries ont été choisies sur 450 demandes par un jury de huit acteurs du marché dont sept basés à Bruxelles. Parmi elles, 24 bruxelloises, 10 venues de Flandre et deux de Wallonie (Liège et Stavelot).

Mais en un temps où l’art mondialisé gomme toute forme de tendance dominante, l’effet produit par une telle accumulation d’oeuvres et de noms nouveaux donne le vertige. C’est ce qu’a très bien compris la nouvelle directrice de la foire, Katerina Gregos, en agissant à plusieurs niveaux. Ainsi, le parcours, coloré au sol et clarifié quant à la signalétique, s’organise désormais à la manière d’une ville avec ses artères, ses places et ses lieux de rencontres, créant ainsi des atmosphères différenciées d’un endroit à l’autre. A son tour, la scénographie de chaque stand relève cette fois d’une mise en scène particulière adaptée au contenu afin de réduire la pratique  » fourre-tout  » qui renvoie trop au système des supermarchés.

Par ailleurs, la nouvelle dame d’Art Brussels (qui est aussi chef d’orchestre de la galerie Argos spécialisée dans l’art vidéo) élargit le contenu de la foire en créant, aux côtés des alignements de stands galeries, trois nouveaux lieux de rendez-vous.  » The Stage  » accueille, comme par le passé, des débats, des rencontres et des conférences, mais surtout l’art de la performance jusqu’ici assez peu présent dans les collections privées.  » Le cinéma « , sans surprise, fait la part belle à l’art vidéo, alors qu’une autre partie du Palais du Heysel, réservée au  » non-commercial « , invite des ASBL récentes dont le travail méritait aussi l’attention du public (Etablissement d’en Face, Maison Grégoire, La Loge…). Si bon nombre d’artistes présentés ne sont connus que par une minorité de collectionneurs habitués à se retrouver aux quatre coins de la planète des foires (la cible privilégiée), pour d’autres, il s’agira d’une première. Enfin, on retrouvera bien l’une ou l’autre célébrité  » ancienne  » comme Keith Haring, Jan Fabre, Giuseppe Penone, Damien Hirst, Morellet voire Alechinsky qui, au même moment ou peu de temps auparavant, auront exposé dans de grands musées.

Et du côté des  » Off  » ?

Comme dans toutes les grandes villes organisatrices de tels événements, les  » Off  » se multiplient. Méprisées par les uns, voire farouchement combattues ou, au contraire, soutenues par les autres, ces expositions se veulent aussi plus libérées des lois et diktats du marché. Cette année, elles sont trois à relever le défi.

Slick et Poppositions s’installent dans le quartier du Wiels à Forest. La première, dont le concept a été créé à Paris, se veut  » défricheuse  » pour les 40 galeries participantes (parmi lesquelles Cerami de Charleroi). Point original :  » Le Slick Project « . Soit l’invitation lancée à quelques artistes sélectionnés de proposer une oeuvre d’envergure. La cible ? Les collectionneurs mais aussi les collectivités et le monde politique…

La seconde est entièrement gratuite pour les participants comme pour les visiteurs. On y découvre des oeuvres réalisées par des artistes qui travaillent souvent dans des structures nomades.

Enfin, il y a la troisième. Plus éclectique, la Off Art Fair, à Tour & Taxis (la première édition avait eu lieu à la Bourse), vise une présentation soignée et ample avec, au menu, une quarantaine de galeries moins reconnues sans doute dans les milieux branchés mais qui, du coup, donne aussi la parole aux autres modes d’expression tout en garantissant à l’amateur des prix plus doux.

GUY GILSOUL

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