Alerte niveau Katz

Justine Katz, la voix qui rassure lorsque l’Ocam isole de force.

Elle apaise ma raison, l’arraisonne, la harponne pour l’empêcher de dériver.

Justine Katz, le PC posé sur le plateau du journal télévisé, continue à checker ses mails.

Une mise en zen réconfortante : elle enquête 24 h sur 24.

Face aux sirènes de larmes qui m’envahissent ce 22 mars,

Justine Katz est là, stoïque, à cerner la terreur, à l’épingler comme l’entomologiste un insecte.

Justine, c’est la Miss Méterrorologiste. Alors qu’on nage dans le brouillard, que chacun fait dans son fog,

Elle recadre, précise noms, dates et lieux, dresse les cartes des réseaux.

Mais la vie est comme un bulletin météo, il y a les températures et puis… le ressenti.

L’humoriste, lui, gère le ressenti.

Justine doit tenir le monde debout ? Moi, dans ce monde de boue, je ne me retiens pas.

Le 14 et 15 novembre, je pleure devant les images du Bataclan.

Je me fais un sang d’encre que je laisse finalement couler pour lâcher sur antenne le matin du 16 :

 » La tour est frêle,

a froid aux pieds,

l’arc de triomphe inanimé  »

Entre le show et l’effroi, je tente de réchauffer le climat.

 » Allons enfants de l’apathie !

Il est vainqueur, Paris se réveille !  »

Le rire, je ne l’avais jamais vu comme une lutte, plutôt comme une soupape.

Depuis janvier 2015, l’humour est devenu comme des essuie-glace dans une tempête de neige.

Cela n’arrête pas la tempête mais permet d’avancer.

Alors les gens attendent le  » café serré « , la  » chronique décalée « .

C’est comme un réflexe  » rire, pour se sentir en vie « .

A l’image de ces repas d’enterrement qui finissent en déconnade généralisée.

On guette un mot d’esprit, un billet d’humeur truffé de mots cris, de mots coeur,

de mots rageurs pour décrire l’hémorragie.

Le rire est justement ce que veulent supprimer ces barbares persuadés que la vie vaut la peine d’être vaincue.

Mais le rire triomphera toujours.

Il est le propre de l’homme.

C’est un besoin naturel, comme manger et boire.

Un besoin naturel comme ce qu’un oiseau de passage lâche au-dessus des églises, des mosquées et des synagogues…

Nous avons tous besoin d’entendre deux voix.

Celle de Justine qui garde l’église au milieu du vil âge et celle de l’humoriste qui envoie ses signaux de destress.

Pile et farce. Info et un fou.

Du sens et du  » nonsense « .

Comme la vie !

Sur La Première. Café serré : tous les lundis à 7 h 55. Rien à ajouter : tous les jeudis à 8 h 55. Un samedi d’enfer : tous les samedis entre 9 h 10 et 10 heures (avec Pierre Kroll, Myriam Leroy et Nicolas Buytaers).

Par Bruno Coppens

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