Actrice noire entre racisme et préjugés
Le succès du film Black Panther a amplifié la dichotomie que plusieurs actrices françaises perçoivent avec la diversité de rôles permise aux Etats-Unis. Pourquoi le cinéma hexagonal ne reflète-t-il pas davantage la réalité sociale, démographique, ethnique du pays ? Pourquoi sont-elles encore trop souvent confinées à des personnages de migrantes en difficulté, de mères affublées de tripotées d’enfants et de prostituées ? Sous l’impulsion de Aïssa Maïga, seize comédiennes décrivent leur vécu dans Noire n’est pas mon métier (Seuil, 120 p.). » Nous ne sommes pas perçus comme des actrices et des acteurs comme les autres : notre couleur de peau renvoie à des constructions sociales qui ne sont pas neutres « , dénonce ainsi Sabine Pakora. » L’inconscient collectif a créé des archétypes qu’il est difficile de contourner « , abonde Sara Martins en spécifiant qu’ils peuvent tout aussi bien être » purement » sexistes. Angoisse des castings et d’y décrocher un rôle valorisant. Mais ce n’est pas tout. Si d’aventure elle est choisie, l’actrice noire devra encore affronter » ce racisme nébuleux (qui) s’incarne en une myriade de mots méprisants, d’observations condescendantes, de scènes dialoguées et didascalies équivoques, écrites sans complexe, souligne Aïssa Maïga. » Ben non… Vous ne pouvez pas être le personnage, c’est une avocate… Elle s’appelle Sandrine « , s’est entendue répondre un jour Nadège Beausson-Diagne. Certes, d’autres comédiennes évoquent de progressives améliorations. Mais le chemin vers le respect semble encore long.
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