» Abject, dégoûtant, vicieux « 

Les Saxe-Cobourg sortent, une fois encore, KO debout du match disputé face à Deborsu. D’autres montent sur le ring pour affronter le journaliste.

Outrée, cette dame de condition noble s’attarde sur deux lignes, glissées à la page 149 du livre. Y est ramassée une impression toute personnelle de Frédéric Deborsu, en pleine investigation :  » […] Je m’approche de la petite Louise, délurée, l’air un peu coquin et très féminine […].  » Fin de citation.  » Il insinue quoi : que c’est une s… en puissance ? Quel procédé vicieux ! Moi, un type écrit ça sur ma fille encore non pubère, je lui démolis le portrait.  » Peu de chance que le prince Laurent passe à l’acte : c’est pourtant de sa petite Louise, 9 ans, dont parle ainsi le journaliste.

Le baron Paul Buysse, président de Bekaert, monte dans les tours :  » C’est abject, dégoûtant, dégueulasse.  » Ce proche du prince Philippe avait donc tout faux, maintenant que le journaliste a révélé l’envers du décor sur la vraie nature de l’idylle entre Philippe et Mathilde. L’industriel refuse d’y croire :  » Pour avoir vécu de très près toute cette période, je sais à quel point Philippe et Mathilde étaient amoureux, voulaient se marier, avoir des enfants.  » L’homme d’affaires tombe de haut en découvrant à quel point on peut tomber si bas.  » Comment déontologiquement, humainement, peut-on en arriver là ? « 

Les mémoires tournent à plein régime, remuent les souvenirs. Ainsi cette étrange  » amitié intense  » entre l’héritier du trône et un homme.  » Philippe homosexuel ?  » traduit un peu vite ce familier de la Cour :  » Je ne l’ai jamais remarqué.  » Gros soupir.  » Toutes ces rumeurs circulent depuis vingt ans. Sans avoir jamais été étayées par le moindre élément de preuve. Philippe et Mathilde, une union arrangée, un mariage non consommé ? Que je sache, personne n’était là pour tenir la chandelle. « 

Il y est donc allé fort, Deborsu junior. Le verdict du jury est implacable.  » Un ramassis de propos de Café du commerce, récoltés par des procédés insupportables qui peuvent abîmer des familles. « 

La méthode Deborsu fait jaser.  » Il est venu longuement m’interroger sur le prince Philippe, dans le cadre d’une émission télé qu’il disait préparer pour la RTBF mais qui n’a jamais vu le jour. Je sentais qu’il voulait me faire dire des choses sur le prince, mais sans succès « , se souvient l’historien liégeois Francis Balace.

 » J’ai eu un court entretien avec Frédéric Deborsu, à la demande de son frère Christophe. Dix minutes, le temps de me poser des questions très superficielles sur le rôle du prince Philippe « , complète Paul Buysse.  » Il voulait me rencontrer. J’ai refusé, j’étais furieux sur un reportage télévisé qu’il avait consacré à la famille royale. Je mesure aujourd’hui mon bonheur de m’être abstenu « , précise Armand De Decker, sénateur MR.

Au tour de l’arroseur de se retrouver arrosé. Et copieusement.  » Ego surdimensionné, volonté de se faire mousser et de gagner du fric.  » C’est la piste qui a la cote parmi les esprits critiques. La famille royale reste un bon client au box-office. Et un client plutôt bon prince, même quand il est attaqué sous la ceinture.

Sitôt les premières fuites orchestrées dans la presse, le communiqué du Palais a fusé pour dénoncer de  » nombreuses informations totalement erronées et injurieuses « . C’est déjà en dire trop, au goût du ministre d’Etat Mark Eyskens (CD&V).  » Le Palais a tort de réagir à ce genre de littérature d’égout. Il alimente de la sorte une publicité qui ne fera que le bonheur de l’auteur de ce livre à scandale. « 

A moins que l’effet inverse ne se produise.  » Ce livre devrait susciter dans la population un sentiment de lassitude et même de sympathie renouvelée pour la famille royale. Du style : qu’on foute enfin la paix à ces gens-là « , pronostique le président de la Chambre, André Flahaut (PS).

P. HX

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