À PROPOS D’UNE TENTATIVE DE SPOLIATION D’UNE INVENTION BREVETÉE

Je me permets de réagir vivement aux allégations inexactes parues dans un article du Vif/L’Express du 24 mai intitulé  » Un découvreur de trop « . Je constate que cet article cite mon nom à plusieurs reprises et que son contenu est sujet à porter préjudice à mon intégrité scientifique. Il semble indiquer, sans le dire textuellement, que je suis complice d’une tentative de  » spoliation  » d’une invention brevetée par M. J.-C. Leunis, ce qui en soi est impossible. Cet article laisse sous-entendre que notre laboratoire a déposé un projet FNRS portant sur l’hémi-synthèse de dérivés de l’acide bétulinique, et ce, comme par hasard, suite à une rencontre avec lui peu de temps avant. Il y aurait donc une relation de cause à effet. Cela est totalement inexact, car nous avions déjà, à l’époque, participé à une autre demande de financement sur le même thème qui n’avait pas abouti. Selon l’article, l’intitulé du projet, et donc son contenu, auraient un rapport direct avec ses travaux. C’est également inexact. Son brevet concerne des dérivés de l’acide bétulinique complexes et de grande taille plutôt destinés à une administration parentérale qu’orale. Dans notre projet, nous souhaitions développer des molécules originales plus simples (non couvertes par un quelconque brevet), dont les propriétés devaient être améliorées en vue principalement d’une administration orale.

A la lecture de notre projet, dont il semble avoir eu connaissance, il s’insurge sur le fait que la bibliographie ne mentionnait pas ses travaux ni son brevet. A notre connaissance, M. Leunis n’a pas de travaux sur l’acide bétulinique publiés dans des revues scientifiques. […]

Quoi qu’il en soit, je reconnais les grandes compétences de M. Leunis en matière de synthèse de molécules complexes, mais il se trompe totalement sur le fond. D’ailleurs, faute de financement, nous ne développons plus rien dans cet axe depuis longtemps.

Ce qui m’affecte le plus dans cet article, ce sont les propos que l’on prête à M. Arsène Burny au sujet de mon  » comportement curieux « . Je respecte profondément M. Burny pour son action efficace en faveur de la recherche contre le cancer, mais je ne comprends pas sa réaction. Je ne me souviens pas avoir eu un contact avec lui à propos des travaux de M. Leunis. J’espère malgré tout qu’il trouvera dans ce texte des éléments de réponse sur la vérité des événements.

Il n’est pas donné suite aux lettres ouvertes ou portant des adresses incomplètes. La rédaction raccourcit certaines lettres pour permettre un maximum d’opinions.

BERNARD PIROTTE, PROFESSEUR DE CHIMIE PHARMACEUTIQUE À L’UNIVERSITÉ DE LIÈGE

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