A contre-courant

Ce bâtiment industriel, rénové en lofts, abrite un appartement très particulier. Aménagé dans un style gothique, il détonne par rapport aux canons habituels.

Dès le hall d’entrée, on pénètre  » ailleurs « . Des toiles imprimées aux reflets rouge et noir, un mannequin habillé de cuir et de dentelle noire, un buste diabolique aux cornes menaçantesà Bienvenue dans l’univers singulier de ce superbe loft de 260 mètres carrés, situé dans la région d’Ath. L’ensemble du bâtiment, une ancienne ganterie abandonnée pendant plus de vingt ans, a fait l’objet d’une importante transformation, confiée à l’architecte Jean-Pierre Navez.

Comme souvent dans ce type de projet, chaque appartement est livré brut : les alimentations d’eau, d’électricité et de gaz arrivent au seuil de chaque logement ; à charge pour le propriétaire de tirer câbles, fils et tuyauterie. Et de créer son petit chez-soi.

Acheté 200 000 euros  » casco  » (brut), TVA comprise, voici deux ans, le loft a été aménagé en à peine six mois, pour un montant de 125 000 euros, TVA comprise. Un budget raisonnable pour un loft aux finitions intérieures impeccables. Pas architecte pour un sou, le propriétaire a dessiné l’appartement de ses mains et selon ses goûts. Dans le style, difficile de faire mieux. Ce n’est pas du kitsch barbare, non, il s’agit de gothique épuré qui exerce une attraction étrange sur le visiteur.

Le carrelage, qui porte le doux nom de Metallica – ça ne s’invente pas -, donne le ton. Et ce ton, c’est la rouille, une couleur qui fascine les maîtres des lieux. Certains meubles fabriqués sur mesure (la table, la commode téléà) ont été spécialement traités pour prendre la couleur rouille. Les grands espaces de la pièce ont été respectés. Particulièrement haute de plafond, celle-ci affiche pas moins de 1 000 mètres cubes. Seule exception au décloisonnement : le local technique, camouflé au milieu de l’appartement derrière quelques parois. Une nécessité, car ce sont les arrivées d’eau. La chambre, elle aussi, peut en partie être isolée du reste de l’appartement – le mur ne monte pas jusqu’au plafond – par une lourde porte en chêne.

Ce qui frappe dans ce loft, c’est aussi la luminosité. Le logement occupe toute une aile du premier étage de ce bâtiment industriel datant de 1925. Du coup, trois murs, percés de onze baies vitrées, donnent sur l’extérieur. Dès que le soleil commence à tirer sa révérence, une nouvelle atmosphère habite les lieux. Des spots encastrés dans le sol illuminent les murs en brique apparente. Une lumière d’ambiance qui valorise les éléments décoratifs égrenés dans le loft. Toujours dans l’esprit gothique, bien sûr.

Gilles Quoistiaux

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