A chaque musée sa personnalité!

Ces nouveaux lieux branchés ont incontestablement trouvé leur place dans le paysage muséal et semblent avoir le chic pour faire de l’ombre aux musées  » traditionnels  » publics. Echantillon.

VENISE FRANÇOIS PINAULT, LE PALAZZO GRASSI ET LA PUNTA DELLA DOGANA

François Pinault est reconnu comme l’un des plus grands collectionneurs d’art moderne et contemporain au monde. Décidé à partager sa passion, l’homme d’affaires français fait l’acquisition – après avoir abandonné l’idée d’une fondation sur l’île Seguin – du Palazzo Grassi (Venise) et commence à y orchestrer, dès 2006, des expositions de sa collection personnelle. En mai 2007, il obtient, après une forte lutte contre l’institution Guggenheim, un accord pour l’achat et les travaux de la Douane de Venise. En 2009, cette  » extension  » du Palazzo Grassi, destinée à recevoir d’autres £uvres de sa collection (y compris certaines plus volumineuses), ouvre au public. Quant à Bernard Arnault, il inaugurera au sein du Jardin d’Acclimatation, à Paris, sa Fondation Louis Vuitton pour la Création, vraisemblablement fin 2013. www.palazzograssi.it/fr

BERLIN THOMAS OLBRICHT, ME COLLECTORS ROOM

Endocrinologue mais surtout héritier du groupe Wella, Thomas Olbricht a construit une collection d’une qualité et d’une variété stupéfiantes (2 500 £uvres couvrant plus de 500 ans d’histoire de l’art). Pour lier les £uvres entre elles malgré leurs différences et donner à l’ensemble un semblant de cohérence, Olbricht donne sa préférence à des thèmes existentiels intemporels (la mort, la vanité des choses, la foi, la guerre…). En 2009, le collectionneur crée son centre d’art privé : me Collectors Room. Ambitieuse, cette institution nourrit plusieurs vocations : exposer des pièces phares de sa collection, organiser des expositions et surtout favoriser les échanges. D’où le  » me « , acronyme de  » moving energies « . L’énergie étant engendrée par l’interactivité et le partage, Olbricht met un point d’honneur à mettre ses collections en mouvement, à les faire voyager, à les présenter dans d’autres lieux.

www.me-berlin.com

PARIS ANTOINE DE GALBERT, LA MAISON ROUGE

Ancien conseiller en gestion d’entreprise et galeriste, Antoine de Galbert est un collectionneur hors norme qui s’est engagé sur la scène artistique française en inaugurant, en juin 2004, sa propre fondation : la Maison rouge. Soit 1 300 mètres carrés de surface d’exposition dans une ancienne usine réhabilitée, à proximité de la Bastille. Par cette initiative, Antoine de Galbert entend promouvoir la création contemporaine en organisant des expositions temporaires (mono-graphiques ou thématiques) traitant souvent de la collection privée et des problématiques qu’elle soulève. En outre, si la Maison rouge ne conserve pas les £uvres de son fondateur, elle s’en imprègne par sa personnalité et sa démarche de collectionneur. www.lamaisonrouge.org

BRUXELLES MYRIAM ET AMAURY DE SOLAGES, LA MAISON PARTICULIÈRE

Animés d’une même passion pour l’art, Myriam et Amaury de Solages ont constitué une collection éclectique qui leur ressemble et ne se restreint en rien. Avec des sensibilités artistiques complémentaires, ils ont réuni un ensemble de pièces – de toutes les disciplines et de tous les horizons – dont les fils conducteurs, s’il en existe, seraient la légèreté, la féminité, l’humour… Au printemps 2011, ils ont lancé un projet atypique : un centre d’art privé, à échelle humaine, baptisé La Maison particulière. Loin de vouloir y exposer de façon exclusive leur collection personnelle, ils présentent, dans cette maison bruxelloise du XIXe siècle, au charme inouï, des accrochages temporaires – renouvelés trois fois par an – d’£uvres provenant de fonds privés. Un lieu où collection rime sincèrement avec passion. www.maisonparticuliere.be

HOBART DAVID WALSH, LE MONA (MUSEUM OF OLD AND NEW ART)

Début 2011, le multimilliardaire David Walsh s’offrait, sur l’île d’Hobart, en Tasmanie, un  » antimusée  » controversé pour y abriter son extravagante collection.  » Un Disneyland subversif pour adultes « , selon son propriétaire. Et pour cause : les visiteurs sont amenés à réfléchir sur des thématiques chocs (sexe, mort et scatologie en tête). Un projet pharaonique – 6 000 mètres carrés sur trois étages souterrains entièrement creusés dans la colline – pour une collection non moins ahurissante. L’ensemble singulier réunit 2 000 pièces, des momies égyptiennes à l’art contemporain, dont des £uvres des artistes les plus cotés (Kiefer, McCarthy, Hirst, Delvoye…). Le collectionneur s’est même offert la vie – en viager ! – de Christian Boltanski. Jusqu’à sa mort, l’atelier du Français est filmé en continu. Les images sont alors diffusées en direct dans une des salles du Mona. www.mona.net.au

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